La langue littéraire allemande, celle que l'on parle actuellement non seulement en Allemagne mais aussi en Autriche, au Luxembourg et dans certaines régions de France et de Suisse, est née des langues parlées par les différentes tribus germaniques de l'ancien Empire allemand. La première traduction connue de la Bible en allemand est la traduction gothique d'Ulfilas, que l'on désigne souvent comme la première version allemande de la Bible. Il serait probablement plus exact de l'appeler première version germanique de la Bible, puisque ce sont les peuples germaniques de l'ouest  qu'il faut considérer comme les ancêtres de l'actuel peuple de langue allemande, plutôt que les Goths.

Ulfilas lui-même, le traducteur de la Bible gothique, n'était pas un Teuton. Ses grands-parents venaient d'Asie Mineure d'où, après les avoir arrachés à leur pays natal, les guerriers goths les avaient emmenés comme esclaves. D'après la tradition, Ulfilas, ou Wulfila (en allemand "petit loup"), fut sacré évêque de Donaugoten alors qu'il n'avait que vingt-neuf ans. En 350 de notre ère, quand il entreprit son travail de traduction, il se heurta à de grandes difficultés. La langue des guerriers goths, le gothique commun, avait un vocabulaire relativement peu étendu. Pour rendre convenablement le contenu très imagé des Saintes Écritures, cette langue ne semblait pas très appropriée. Mais Ulfilas se révéla un génie dans l'art de créer une langue, et il réussit à traduire la Bible de telle manière que ses compatriotes purent la comprendre. De plus, il dut inventer ses propres lettres avant de commencer son travail. L'alphabet grec lui servit de modèle; toutefois, il le modifia en ajoutant certaines runes (caractères germaniques).

La copie la mieux connue et la plus précieuse de la version en gothique de la Bible d'Ulfilas est le codex Argenteus, qui a été retrouvé à la bibliothèque Uppsala, en Suède; ce codex est écrit en lettres d'argent et d'or sur une substance violette. Il ne reste aujourd'hui que 187 des 330 pages qu'on découvrit vers 1550.

La Bible Allemande durant l’âge des ténèbres

La "christianisation" de l'Europe, postérieure au concile de Nicée, s'opéra non par la conversion des individus, mais par des conversions massives résultant de la décision de toute une tribu ou de la volonté d'un chef. Le "christianisme" était devenu la religion d'état du vaste Empire romain, jusque dans ses parties septentrionales. Aussi l'enseignement des Saintes Écritures qui était dispensé aux "chrétiens" nouvellement convertis était-il nettement insuffisant.

Dans son ouvrage "La Bible, tradition sur son texte imprimé et manuscrit" (Stuttgart, 1949; page 25), le Dr Oscar Paret a écrit : "Au début du Moyen Âge (800), le bas niveau de l'instruction se voit dans le décret de Charles le Grand, à savoir que tout prêtre doit au moins connaître la prière du Seigneur et le Credo". La plupart des prêtres n'avaient pas de Bible entière. Dans son livre « La Bible allemande dans son développement historique » (Berlin-Lichterfelde, 1907; page 10), Adolf Risch dit : "Tout ce que l'immense majorité des prêtres savait du contenu essentiel de la Vulgate lui venait uniquement de citations et d'ouvrages religieux, choisis et examinés par l'Église. Il était impossible d'essayer de satisfaire la demande de Bibles, car la duplication par copie ne progressait qu'avec difficulté et lenteur. De plus, la plupart des copistes employaient leur temps à copier la Vulgate latine, les oeuvres des Pères de l'Église et les légendes "sacrées"".

Il est intéressant de noter que la "christianisation" de l'Allemagne se fit du nord au sud, et que ce fut l’œuvre de missionnaires irlando-écossais et anglo-saxons. Il ne reste probablement qu'une seule copie des textes qu'ils utilisèrent: le codex Fuldensis, écrit en latin, souvent copié au Moyen Âge et plus tard fréquemment utilisé pour faire les versions en langue allemande. Le texte de ce codex n'est pas le texte pur de la Bible, celui que nous connaissons bien puisque nous le trouvons dans les Bibles de notre époque, mais c'est plutôt une prétendue harmonie des Évangiles, une histoire progressive de la vie de Jésus  composée à partir des quatre Évangiles.

Les premières traductions de la Bible allemande

Il faut remonter à l'époque de la rédaction du Heiland (825-835), pour rencontrer les premières traductions authentiquement allemandes de la matière biblique. Quoique les textes latins, accompagnés d'annotations en allemand (commentaire sur le texte), datent d'une époque antérieure, ils ne peuvent être considérés comme des textes de haute qualité. Ces annotations, censées être utiles au clergé sont rarement des reproductions exactes, mais plutôt des interprétations du texte. En outre, il existe encore actuellement près de huit cents traductions interlinéaires datant de cette époque-là (avant le Xème siècle). Chaque fois le mot allemand est écrit au-dessus du mot latin correspondant. Ces textes étaient probablement en usage dans les monastères.

Aux environs de l'an 1000, Notker Labeo, directeur de la célèbre école du monastère de Saint-Gall en Suisse, fit une traduction libre des Psaumes qui servit pendant des siècles de modèle aux autres versions allemandes des Psaumes . Parmi les traductions datant de cette époque-là, citons celle du Cantique des Cantiques de Salomon, par Walliram, originaire de Worms. Son texte contient sur trois colonnes: au centre, le texte de la Vulgate; dans la colonne de gauche une refonte, avec divisions en versets, du texte latin, et à droite, une traduction littérale en allemand qui, de l'avis des experts en matière linguistique, est l'une des meilleures de ce temps-là qui subsiste encore aujourd'hui.

Le plus ancien exemple de transcription en allemand d'écrits bibliques qui soit connu, est une traduction de l'Évangile de Matthieu datant du huitième ou neuvième siècle: la traduction appelée Mondseer Matthew. En 1830, on découvrit par hasard que le dos et la couverture de certains livres provenant de Mondseer, un monastère autrichien, étaient recouverts de morceaux de substance ayant appartenu à un livre. On parvint, après bien des efforts, à décoller les fragments et à les réunir. Vingt-trois pages du Mondseer Matthew furent ainsi restaurées. Cette copie manuscrite contient sur deux colonnes : à gauche, la Vulgate latine, et à droite, le texte allemand écrit en dialecte francique-bavarois.

Longtemps avant Luther et Gutenberg, de nombreuses parties de la Bible, et même la Bible entière, avaient déjà été traduites en allemand. Une cinquantaine de ces Bibles manuscrites ont été préservées, la plus ancienne étant l'Augsburger Pergament, manuscrit des Écritures grecques chrétiennes datant de 1350.

Le Dr. Oscar Paret écrivit à la page 23 du livre cité plus haut: "Les (... ) archives de la Bible allemande de Hambourg, par le moyen des manuscrits dont seuls des fragments ont été préservés, et en tenant compte des tout premiers textes imprimés comme le Psaume 6 par exemple, ont retrouvé 97 traductions différentes en allemand de la période préluthérienne et 60 transcriptions diverses de 1 Corinthiens." Il dit néanmoins que ces multiples traductions révèlent un grand manque de connaissance des anciennes langues germaniques et de l'allemand.

Aucune de ces traductions ne fut l'objet d'une grande diffusion. D'une part leur production était trop restreinte, et d'autre part leur prix si élevé qu'il n'était guère possible à un particulier de s'en procurer une. En ce qui concerne les copies de luxe, seule les princes et les rois avaient les moyens de les acheter. Ça et là on a trouvé des allusions au prix de ces Bibles. En 1388 par exemple,  Johannesberg de Rheingau, en Allemagne, acheta une Bible pour 70 guldens d'or florentin. On pouvait alors acheter un bœuf engraissé pour un ou deux guldens d'or. Une Bible représentait donc un troupeau de gros bétail assez considérable.

Les premières bibles allemandes imprimées

Mentelin, imprimeur à Strasbourg, publia sa première Bible allemande imprimée en 1466, et cela dix ans seulement après la Bible de Gutenberg (texte de la Vulgate), qu'on considère généralement comme le premier livre imprimé avec des caractères mobiles. Un exemplaire encore existant porte son coût exact: "Ce livre, non relié, a été acheté le 27 juin 1466 pour 12 guldens." La citation suivante nous donnera une idée du prix exorbitant qu'il fallait payer pour l'obtenir: "La somme de 50 guldens correspond à cette époque au revenu annuel d'un salaire moyen. C'est le salaire perçu par le gouverneur de Leipzig, conseiller professionnel du chef des travaux de la ville." (Docteur Friedrich Schulze, Les Bibles allemandes, Leipzig, 1934; pages 8, 9). Les textes qui furent utilisés pour faire la Bible de Mentelin étaient des manuscrits datant du début du Moyen Âge .

Dès 1470, la deuxième édition de la Bible allemande imprimée paraissait à Strasbourg; toutefois, c'était principalement une réimpression de la Bible de Mentelin. Dans plusieurs villes allemandes parurent ensuite, à un rythme accéléré, d'autres éditions imprimées: des Bibles en haut-allemand, à Nuremberg et à Augsbourg, et des Bibles en bas-allemand, à Lübeek et à Cologne. En 1522, la Bible de Halberstaedter fut publiée en bas-allemand; ce fut la dernière Bible de la période préluthérienne.

L’archevêque Berthold de Mayence s’opposa à toutes les traductions de la Bible et à tous les autres livres traduits du grec, du latin ou de toute autre langue, par un édit daté du 22 mars 1485. Les laïcs qui désiraient lire la Bible dans leur langue maternelle se voyaient menacés d'excommunication et de fortes amendes. Toutefois, la diffusion de la Bible dans la langue du peuple ne pouvait s'arrêter. L'accumulation des interdictions prononcées par la hiérarchie ecclésiastique concernant la lecture de la Bible révèle en réalité combien elles étaient inefficaces. La Bible de Koberger, publiée en 1483, fut la plus répandue de toutes les Bibles produites au cours de la période préluthérienne. La maison de Nuremberg où elle fut imprimée fut la première grande imprimerie. Koberger faisait travailler vingt-quatre presses et employait cent imprimeurs.

La traduction de Luther

La traduction de la Bible par Luther inaugura pour la Bible allemande une marche qui s'est achevée par une procession triomphale, qu'il fut impossible d'entraver. Luther réussit brillamment à mettre au point une langue que tous pouvaient comprendre. Dans son ouvrage intitulé "Lettre au sujet de la traduction" (1530), lui-même écrivit: "Nous devrions interroger la mère à la maison, les enfants dans la rue et l'homme au marché, et observer leurs lèvres quand ils parlent, puis traduire comme il convient." Sa traduction fut accueillie avec enthousiasme. En 1546, lorsqu'il mourut, il avait examiné treize éditions de la Bible entière et vingt et une éditions de ce que l'on a coutume d'appeler le Nouveau Testament. Il corrigea le texte de chaque nouvelle édition. Cependant, la demande en Bibles était si grande que les imprimeurs travaillant pour le compte de Luther étaient incapables de la satisfaire. Sa traduction fut réimprimée dans toute l'Allemagne, mais pas toujours avec le soin nécessaire.

Il a été établi que, du vivant de Luther il y eut 253 réimpressions de sa traduction, en moins de vingt-quatre ans. Toutefois, la Bible valait encore relativement cher. Walter Koehler, historien de l'Eglise, écrit que le Nouveau Testament "coûtait le prix d'un cheval".

L'un des adversaires de Luther, le duc Georges de Saxe, autorisa Hieronymus Emser à faire une nouvelle version allemande destinée à remplacer celle de Luther. Cette version d'Emser ne parvint pas toutefois à éclipser la traduction de Luther qui fut "autorisée par l'Église chrétienne". Jusqu'à notre époque, la traduction de Luther - qui a dû être plusieurs fois révisée (la dernière révision fut effectuée en 1964) -  continue d'être la version allemande de la Bible la plus répandue, bien que de nombreuses autres traductions aient été publiées en allemand.

Traductions allemandes plus modernes

Dans le domaine de la linguistique, des progrès considérables ont été réalisés depuis l'époque de Luther, surtout au cours des dix-neuvième et vingtième siècles. D'autre part, la découverte de nombreux manuscrits a permis de faire des versions de plus en plus fidèles de la Bible. De nombreuses erreurs qui s'étaient glissées dans les textes originaux à cause de l'imperfection de la transcription ont pu ainsi être relevées et éliminées des nouvelles versions, par suite de la découverte de nombreux manuscrits anciens de la Bible et de la meilleure connaissance des langues antiques.

C'est ainsi que parurent des versions allemandes de la Bible, excellentes et sûres, supérieures à bien des égards à celle de Luther. C'est surtout le cas des Bibles d'Elberfeld et de Zurich qui, écrites dans un style moderne, atteignent un haut degré de fidélité dans la traduction. De part et d'autre, catholiques et protestants ont récemment publié un certain nombre de traductions entièrement nouvelles.

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Correspondance



Bonjour, Dominique!

Votre page m'a été recommandée par une très proche parente dans le contexte ci-dessus (j'ai un important projet en cours concernant le Codex Argenteus). J'ai regardé sous "copyright" pour savoir à qui m'adresser.

Avec votre permission, j'aimerais apporter quelques précisions concernant le Codex Argenteus, l'évêque Wulfila, l'alphabet du Codex Argenteus qui, tous, font l'objet de discussions controverses. Il n'est, en effet, nullement un fait établi que ce soit Wulfila qui ait "inventé" l'alphabet dit gothique, non plus qu'il soit l'auteur de la traduction. Ni la date exacte d'élaboration du Codex Argenteus, ni le lieu, non plus que les scribes sont définitivement assurés.

Concernant la langue parlée à l'époque par les Vandales, les Goths et les Langobards, elle est, pour ainsi dire, la mère de toutes les langues germaniques modernes, dont l'anglais, les langues scandinaves, l'islandais, l'allemand. Et elle repose sur une grammaire que l'on ne saurait guère qualifier de simple.

La violence de la polémique religieuse anti-arienne de l'époque (4ème, 5ème siècles apr. J.C.), en particulier les tractas de Fulgentius de Ruspe et de Victor de Vita, la destruction systématique des écrits ariens par les catholiques - quoique heureusement incomplète -, la falsification pareillement systématique de l'histoire sont à la base d'une vue faussée sur les peuples dits "Ostgermanen". De nombreux historiographes, dont Grecs et en particulier Romains, n'y sont pas non plus étrangers, quoiqu'il convienne par souci d'équité de faire là aussi des différences. On ne peut point tout jeter sans le même panier sans faire tort, par ex. à Plinius l'Ancien.

Toute source, quelle qu'elle soit, devrait être étudiée d'un esprit critique tout en jetant par-dessus bord préjugés et partis-pris ainsi que sympathies et antipathies personnelles qui n'ont rien à voir dans un travail qui se veut scientifique. Autrement dit: Aucun mensonge, aucun "conte" ne se métamorphosera jamais en une vérité du simple fait que des millions y ajoutent foi et les transmettent à la postériorité.

Dans cet ordre d'idées, j'invoquerai ici Mt. VII: 1-5, 12, ainsi que Lc. VI: 27-35.

Cordialement vôtre,

M J "Hildegunds" H.

Réponse

Bonjour,

Je m'appuie sur un certain nombre d'ouvrages et je reconnais que sur ce thème je n'ai pas réalisé de contre analyse critique. Pour moi le mieux est de placer votre commentaire en bas de page, ce qui serait un apport judicieux. Cela ne signifie pas que je l'approuve, ne disposant pas du temps nécessaire pour l'analyser. Par contre c'est à mon avis le meilleur moyen de réaliser un complément. Puis-je placer ce commentaire?

Amitiés

Dominique

Suite de la correspondance

Bonsoir, Dominique,

Merci d'avoir si promptement répondu. Concernant mon commentaire, bien entendu. Faites ainsi que vous le jugerez convenable.

Je vous crois sur parole que vous n'ayez pas réalisé de contre-analyse critique et ne vous en tiens point rigueur. Qui n'entend qu'un son, n'entend qu'une cloche. Mais comment entendre un autre son quand on ignore qu'il existe au moins une seconde cloche? Toute propagande, d'où qu'elle vienne, n'a jamais été conçue pour semer l'entente parmi les peuples, mais plutôt la discorde.

Vous pourriez toujours, si vous en avez le loisir et l'envie, consulter les pages (dont je n'ai, hélas, à l'instant pas les coordonnées en tête) de l'exposition de M. Hultén en 2001 à Värnamo, Suède, intitulée "The true story of the Vandals" (les moteurs de recherche tel Google comprennent ce titre entre guillemets et vous enverront sur la page en question). Ou encore l'exposition qui a eu lieu en 2003 au château de Bevern (Schloß Bevern) ou celle de 2004 à Varsovie ("Les Vandales - Gardiens de la voie de l'ambre" - Die Vandalen - Wächter der Bernsteinstraße). Par ailleurs recommandables: 

Quoiqu'il en soit, et, si je vous comprends bien vous partagez sur ce point mon avis, toute source devrait être examinée d'un oeil critique.

Si cela vous intéresse, je pourrais vous communiquer les polices de caractères que j'ai créées au cours des six derniers mois dans le but de réaliser une reconstruction digitale du Codex Argenteus, ainsi qu'un exemple d'une des pages reconstruites par mes soins afin que vous puissiez vous faire une idée. Vu que ce projet est présentement examiné en Suède, je demanderai d'abord l'avis de mes collègues.

Concernant Wulfila il n'existe qu'une seule mention provenant de son élève Auxentius. Il n'est nulle par ailleurs, semble t’il, fait mention en quelque sorte d'une traduction qu'il aurait réalisée non plus que d'un alphabet qu'il aurait mis au point. L'histoire concernant sa vie (Asie Mineure etc.) ne semble guère reposer sur des assises solides. Cette époque du christianisme montant est marquée par de violentes crises internes qui voient aux prises les divers partis. Il est un fait établi et reconnu que la quasi totalité des écrits ariens furent détruits par la majorité catholique. Il paraît qu'un certain nombre se trouveraient dans les archives du Vatican, ceci, bien sûr, sous toutes réserves, vu que je serais, le cas échéant, à peu près la dernière à qui on permettrait de se rendre compte sur place (...). Le Codex Argenteus est l'un des rares documents à en avoir réchappé, c'est là aussi un des graves problèmes des germanistes dans le cadre de leurs études.

Je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. Toutefois, je reste volontiers à votre disposition. Autrement, et vous vous voudrez bien m'excuser de n'en avoir pas fait mention au préalable, votre site est une agréable surprise, bien agencé, qui permet au surfeur de s'orienter aisément tout en évitant aimablement de mettre sa patience (et sa bourse) à l'épreuve.

Amicalement

Hildegunds

 

 


Étude et commentaires du Livre Sacré
http://www.le-livre-sacre.org


 

 

 

 

 

Note Complémentaire 1

Le Codex Argenteus, qui contient les Évangiles de Matthieu, Jean, Luc et Marc, dans cet ordre, a été préservé sans altérations. On pense que ce codex remarquable a été rédigé dans le scriptorium de Ravenne, au début du VIème siècle de notre ère. Son nom Codex Argenteus signifie “Livre d’argent”, car l’encre utilisée était d’argent. Les feuilles de parchemin étaient teintes de pourpre, ce qui semble indiquer que le manuscrit était destiné à une personnalité de la maison royale. Des lettres d’or agrémentent les trois premières lignes de chaque Évangile, ainsi que le début des différentes sections. Les noms des rédacteurs des Évangiles apparaissent aussi en lettres dorées en haut des quatre “arches” parallèles dessinées à la base de chaque colonne de texte. On y trouve des références à des versets analogues des Évangiles. 

Le précieux Codex Argenteus a disparu après l’effondrement de la nation gothique. On l’a perdu de vue jusqu’au milieu du XVIème siècle, où il est retrouvé dans le monastère de Werden, près de Cologne, en Allemagne. Ce manuscrit a ensuite quitté Werden pour figurer dans la collection d’objets d’art de l’empereur, à Prague. 

Cependant, à la fin de la guerre de Trente ans, en 1648, les Suédois victorieux l’ont emporté avec d’autres trésors. Depuis 1669, ce codex est conservé à la bibliothèque de l’université d’Uppsala, en Suède.Le Codex Argenteus était à l’origine composé de 336 feuilles, dont 187 se trouvent à Uppsala. Une autre feuille, la dernière de l’Évangile de Marc, a été découverte en 1970 à Spire, en Allemagne. Depuis le jour où le codex a été retrouvé, des philologues se sont mis à étudier les textes pour comprendre le gothique. À partir des autres manuscrits disponibles et grâce aux efforts qui avaient été faits précédemment pour restaurer le texte, le bibliste allemand Wilhelm Streitberg a compilé et publié en 1908 le livre "Die gotische Bibel" (La Bible en gothique), qui présente le texte grec en regard du gothique.

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