Le canon des Saintes Écritures

Les israélites dans le

désert n'ont à aucun

instant douté que la loi

venait de Dieu. Mais

comment pouvons nous

aujourd'hui être sûr de

l'authenticité des

Saintes Écritures?

"Et tous ceux qui marcheront de manière ordonnée selon cette règle de conduite, paix et miséricorde sur eux, oui sur l’Israël de Dieu. " Galates 6:16 " selon (...) règle de conduite ". Ou : " selon (...) canon (règle)". Lit : " d’après le roseau (à mesurer) ". Gr. : toï kanoni ; lat. : regulam, " prescription " ; J18(héb.) : qenéh hammiddah, " le roseau à mesurer ".

Sommaire Origine et Transmission Manuscrits des Ecritures Hébraïques

 

Introduction

À l’origine, le roseau (héb. : qanèh) servait de règle ou d’instrument de mesure (Éz 40:3-8; 41:8 ; 42:16-19). L’apôtre Paul appliqua le mot kanôn au " territoire " mesuré qui lui était attribué, ainsi qu’à la " règle de conduite " au moyen de laquelle les chrétiens devaient mesurer leurs manières d’agir (2Co 10:13-16 ; Ga 6:16). Le "canon de la Bible" en vint à désigner le catalogue des livres divinement inspirés dignes de servir de règle en matière de foi, de doctrine et de conduite.

Élaboration du canon

D’après l’historien juif Josèphe et la tradition juive, Ezra a commencé à compiler et à cataloguer le canon des Écritures hébraïques, et Nehémia a achevé le travail. Ezra était l’un des rédacteurs inspirés de la Bible, il était aussi prêtre, érudit et copiste officiel des écrits sacrés (Ezra 7:1-11). Conformément aux écritures, le canon devait être achevé par des contemporains de Jésus, de surcroît, israélites selon la chair et membres de l’Israël spirituel de Dieu (Rom 3:2; Dan 9:24; 1Pi 2 :9). Ce fait fut reconnu jusqu’au développement de l’apostasie.

Josèphe, historien juif du Ier siècle, montre que seuls les quelques livres (du canon hébraïque)  tenus pour sacrés étaient reconnus; il dit : "Il n’existe pas chez nous une infinité de livres en désaccord et en contradiction, mais vingt-deux seulement [certains ont été regroupés comme déjà expliqué] qui contiennent les annales de tous les temps et obtiennent une juste créance" (Contre Apion, I, 38, 41 [VIII]). Plus tard le concile juif de Jamnia (vers 90 de n. è.) exclut nettement tous les écrits apocryphes du canon hébraïque, ce qui dénote que le canon existait déjà. Dans les faits, c'est la Grande Synagogue de Jérusalem qui fixa ce canon (pour plus de détails).

Le simple fait qu’un ouvrage religieux ait été rédigé, ait été préservé pendant des siècles et soit respecté par des millions de gens ne prouve pas son origine divine ni sa canonicité. Il doit porter l’empreinte de son divin Auteur, garantissant qu’il a été inspiré par Dieu.

Établissement de la canonicité.

Y-a-t-il des indications fournies par Dieu qui permettrait d’établir la canonicité des 70 livres de la Bible ? Son contenu doit attester qu’il a été inspiré par l’esprit saint de Dieu (2 Pierre 1:21) :

Remarque: de même que le Dieu tout puissant a inspiré des hommes pour qu’ils mettent par écrit ses directives afin de les instruire, de les stimuler et de les encourager dans son culte et dans son service, il allait les diriger et les guider dans la compilation des écrits inspirés et l'élaboration du canon de la Bible, afin qu’il n’y ait aucun doute quant au contenu de sa Parole de vérité et à ce qui constitue la règle permanente dans la pratique du vrai culte. En fait, c’est seulement ainsi que des créatures sur la terre pourraient continuer à recevoir ‘ une nouvelle naissance [...] grâce à la parole de Dieu ’ et à attester que " la parole de Yahwah subsiste pour toujours" (1 Pierre 1:23, 25).

Le canon hébraïque.

Afin que les plus petits livres ne s'égarent , les 43 livres ont été regroupés par les juifs selon le modèle suivant:

La Loi (Pentateuque)

1. Genèse 2. Exode 3. Lévitique 4. Nombres 5. Deutéronome

 

Les Prophètes

6. Josué 7. Juges 8. Samuel (Un et deux en un seul livre) 9. Rois (Un et Deux en un seul livre) 10. Isaïe
11.Jérémie 12.Ézékiel

13. Les douze prophètes (Hoshéa, Yoël, Amos, Obadia,Yona, Mika, Nahoum, Habaqouq, Tsephania, Haggaï, Zekaria et Malaki, en un livre)

   

 

Les Écrits (Hagiographes)

14. Psaumes (livres 1 à 5) 15.Proverbes 16. Job 17. Chant de Salomon 18. Ruth
19.Lamentations 20.Ecclésiaste 21.Esther 22.Daniel 23. Ezra (Nehémia était inclus dans Ezra)
24. Chroniques (Un et Deux en un seul livre)        

 

Remarque: les écrivains inspirés ont emprunté à la majorité des livres du canon hébraïque, tous écrits avant Nehémia et Malaki, en revanche ils n’ont tiré aucune citation des prétendus écrits inspirés rédigés après Nehémia et Malaki et jusqu’à l’époque de Christ. Cela confirme l’opinion traditionnelle des Juifs, et aussi la croyance de la congrégation chrétienne du Ier siècle, selon lesquelles le canon des Écritures hébraïques se termine avec les écrits de Nehémia et de Malaki.

Le témoignage des catalogues primitifs.

Un coup d’œil sur le tableau concernant les principaux catalogues primitifs révèle que certains catalogues des Écritures grecques du IVème siècle, datés d’avant le concile de Carthage, sont en parfait accord avec le canon actuel et que d’autres omettent seulement la Révélation. Avant la fin du IIe siècle, les quatre Évangiles, les Actes et 12 lettres de l’apôtre Paul étaient universellement acceptés. Seule l’authenticité de quelques-uns des petits écrits était mise en doute dans certaines régions, vraisemblablement parce que pour quelque raison leur circulation fut limitée au début, et qu’il fallut donc plus longtemps pour qu’on reconnaisse leur canonicité.

Parmi les catalogues primitifs, l’un des plus intéressants est le canon que L. Muratori découvrit à la Bibliothèque ambrosienne de Milan (Italie) en 1740, et qu’il publia lui-même. Bien que le début fasse défaut, ce catalogue fait référence à Luc comme au troisième Évangile, ce qui sous-entend qu’il mentionnait d’abord Matthieu et Marc. Le Canon de Muratori, en latin, date de la deuxième moitié du IIème siècle de n. è. C’est l’un des documents les plus intéressants, comme en témoigne cette traduction partielle : "Le troisième livre de l’Évangile est celui de Luc. Luc, médecin réputé, l’écrivit en son nom propre [...]. Le quatrième livre de l’Évangile est celui de Jean, l’un des disciples [...]".

On notera que, vers la fin du Canon de Muratori, seules deux lettres de Jean sont citées. Cependant, une encyclopédie déclare que ces deux lettres de Jean " ne peuvent être que la deuxième et la troisième, dont le rédacteur se présente simplement comme étant ‘ l’ancien ’. Ayant déjà traité, quoique incidemment, de la première en rapport avec le quatrième Évangile, et affirmé ainsi sa croyance absolue dans son origine johannique, l’auteur se sentait autorisé ici à se limiter aux deux lettres plus courtes ". À propos de l’absence apparente de toute référence à la première lettre de Pierre, cette encyclopédie dit ensuite : "L’hypothèse la plus vraisemblable est peut-être la perte de quelques mots, voire même d’une ligne dans laquelle il était dit que la première épître de Pierre et l’Apocalypse de Jean avaient été reçues".

Vers 230 de n. è., Origène acceptait comme faisant partie des Écritures inspirées la lettre aux Hébreux et celle de Jacques, qui ne figuraient ni l’une ni l’autre dans le Canon de Muratori. En indiquant que certains mettaient en doute leur canonicité, il montrait qu’à l’époque la canonicité de la plupart des Écritures grecques était reconnue, seuls quelques-uns émettant des réserves au sujet des lettres moins connues. Plus tard, Athanase, Jérôme et Augustin confirmèrent les conclusions des listes antérieures en déclarant canoniques les 27 livres que nous connaissons aujourd’hui.

La majorité des catalogues du tableau sont des listes précises des livres reconnus canoniques. Ceux d’Irénée, de Clément d’Alexandrie, de Tertullien et d’Origène sont complétés à partir des citations qu’ils font et qui révèlent la façon dont ils considèrent les écrits auxquels ils se réfèrent. À celles-ci s’ajoutent encore les textes d’Eusèbe, l’un des historiens des premiers siècles. Toutefois, le fait que ces auteurs omettent de mentionner certains écrits canoniques n’est pas une raison pour contester leur canonicité. S’ils n’y ont pas fait référence dans leurs ouvrages, c’est simplement par choix ou en raison des sujets traités. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de listes précises antérieures au Canon de Muratori?

Ce ne fut pas avant la venue de critiques comme Marcion, au milieu du IIème siècle, que la question se posa de savoir quels livres les chrétiens devaient accepter. Marcion composa son propre canon pour l’adapter à ses doctrines, ne retenant que certaines des lettres de l’apôtre Paul et une forme altérée de l’Évangile selon Luc. Cela, ajouté à la multitude d’écrits apocryphes en circulation dans le monde d’alors, conduisit ceux qui dressaient les catalogues à établir la liste des livres qu’ils jugeaient canoniques.

Réflexion digne d’intérêt: tous les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ont été, de façon ou d’autre, étroitement associés au collège central originel de la congrégation chrétienne, lequel comprenait les apôtres que Jésus avait choisis personnellement (Judas ayant été remplacé). Matthieu, Jean et Pierre figuraient parmi les 12 premiers apôtres, et Paul fut par la suite choisi comme apôtre sans toutefois être compté au nombre des 12. Si Paul était absent lors de l’effusion spéciale de l’esprit à la Pentecôte, Matthieu, Jean et Pierre, eux, étaient présents, ainsi que Jacques, Jude et probablement Marc (Actes 1:14). Pierre classe spécifiquement les lettres de Paul avec "le reste des Écritures" (2 Pierre 3:15, 16). Marc et Luc furent les proches collaborateurs et compagnons de voyage de Paul et de Pierre (Actes 12:25 ; 1 Pierre 5:13; Col. 4:14 ; 2 Tim. 4:11). Tous ces écrivains ont été dotés par l’esprit saint de pouvoirs miraculeux, soit à la Pentecôte avec l’effusion spéciale de l’esprit, soit lors de la conversion de Paul (Actes 9:17, 18) ou, comme sans doute dans le cas de Luc, par l’imposition des mains des apôtres (Actes 8:14-17). La rédaction de toutes les Écritures grecques chrétiennes a été achevée pendant la période où s’exerçaient les dons de l’esprit.

Voir les principaux catalogues primitifs des Écritures grecques chrétiennes

 

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Le Rôle de la Grande Synagogue dans la fixation du Canon

Dès les temps reculés, notamment à la partir de sa déportation à Babylone, les membres du peuple juif virent la nécessité de se réunir, afin de ne pas perdre l' identité religieuse. Ceux-ci constituaient parfois une communauté (Ez 3:15). Qui plus est, sous le règne d'Assuérus et à l'époque de la reine Esther (475 BCE), des rassemblements organisés avaient lieu, car on voit mal comment le peuple juif aurait pu préparer sa défense. Il est clairement établi que depuis leur déportation et jusqu'à leur retour dans la terre promise, les représentants du peuple, les anciens, jouaient un rôle religieux prépondérant. Sur ce sujet on peut considérer les livres de Néhémie et d'Esdras. Par ailleurs, il est clairement fait mention de rassemblements au Psaume 137.

Particulièrement depuis la période du second temple (vers 500 BCE), la synagogue avait un rôle central dans la communauté juive. Toutes les sources les plus anciennes convergent vers le fait que l'activité de la Grande Assemblée ou de la Grande synagogue de Jérusalem a débuté avec Esdras et Néhémie. Esdras était prêtre et copiste et était revenu vers la ville sainte avec un mandat du roi de Perse pour enseigner la loi aux juifs habitant la région et exercer les fonctions de juge. Il est intéressant de noter que dans le livre qui porte son nom au chapitre 2 verset 63, il était connu que l'Urim et le Thummim servaient encore pour prendre des décisions importantes. Ils pouvaient être utilisés pour confirmer ou infirmer des arrêts, des verdicts ou les paroles de quelqu'un qui se disait parler au nom de Dieu.

La période de la Grande Synagogue continua jusque vers l'an 300 de notre ère, après quoi apparut le Sanhédrin ou le tribunal des Juifs. Ainsi avant que ne se fit la Septante, le Canon de Jérusalem était fixé. Il contenait les 43 livres inspirés en hébreu et araméen (39 si on compte 1 livre pour les Psaumes), de la Genèse à Malachie, et il interdisait les livres apocryphes qui furent ajoutés à la Septante. Jésus et les huit rédacteurs des Écritures grecques confirmèrent le Canon de Jérusalem, car ils firent tous des citations en provenance du Canon de Jérusalem mais jamais des livres apocryphes ajoutés à la Septante.

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