La prêtrise lévitique

 

Introduction

Melkisédec, roi de Salem, fut un prêtre (kohén) tout à fait particulier. La Bible ne parle ni de ses ancêtres, ni de sa naissance, ni de sa mort. Il n’avait pas reçu la prêtrise de manière héréditaire et il n’eut ni prédécesseurs ni successeurs dans sa charge. Melkisédec détenait la double fonction de roi et de prêtre. Sa prêtrise fut supérieure à la prêtrise lévitique, Lévi lui ayant en quelque sorte payé des dîmes puisqu’il était encore dans les reins d’Abraham au moment où celui-ci offrit des dîmes à Melkisédec et reçut sa bénédiction (Gn 14:18-20 ; Hé 7:4-10). Vraisemblablement, les chefs de famille chez les descendants de Jacob (Israël) tinrent lieu de prêtres jusqu’à ce que Dieu fonde la prêtrise lévitique.

Origine

Au cours d’une cérémonie qui dura sept jours, du 1er au 7 Nisan 1512 av. n. è., Moïse, en qualité d’agent de Dieu, installa Aaron dans ses fonctions sacrées et ses quatre fils dans celles de sous-prêtres. Moïse revêtit Aaron de beaux vêtements faits d’or et de tissu bleu, pourpre et écarlate, ainsi que d’épaulières et d’un pectoral garni de pierres précieuses de diverses couleurs. Il plaça sur sa tête un turban de fin lin. À ce turban était attachée une plaque d’or pur sur laquelle étaient gravés ces mots : "La sainteté appartient à Yahwah" (Lv 8:7-9; Ex 28). Aaron fut ensuite oint de la manière décrite en Psaume 133:2 ; on put dès lors l’appeler le mashiah ou messie (khristos, LXX), c’est-à-dire l’oint (Lv 4:5,16; 6:22). Outre qu’il plaça Aaron à la tête de toute la prêtrise, Dieu déclara que c’était de sa lignée ou maison que devraient venir tous les futurs grands prêtres ( "La prêtrise devra leur appartenir, en ordonnance pour des temps indéfinis" Ex 29:9.).
 

Responsabilités du grand prêtre

En qualité de grand prêtre, Aaron était chargé de diriger tous les aspects du culte au tabernacle et de surveiller le travail des milliers de Lévites qui y servaient (Nb 3:5-10). Chaque année, le jour des Propitiations, il présentait des sacrifices pour le péché en faveur des prêtres, des Lévites et du peuple d’Israël ; lui seul avait le droit d’entrer dans le Très-Saint du tabernacle, muni du sang sacrificiel des animaux (Lv 16). L’offrande journalière d’encens, la présentation des prémices de la moisson et de multiples autres cérémonies du culte étaient des prérogatives d’Aaron et de ses fils, qui exerçaient la prêtrise (Ex 30:7, 8 ; Lc 1:8-11 ; Lv 23:4-11). Toutefois, son onction ne le sanctifiait pas uniquement pour offrir des sacrifices en faveur de la nation, mais aussi pour accomplir d’autres devoirs. Il était tenu d’enseigner la Parole de Dieu au peuple (Lv 10:8-11 ; Dt 24:8 ; Ml 2:7). Aaron, puis ses successeurs, servait comme préposé principal sous les ordres du Roi Yahwah. Dans les grandes occasions, il mettait ses vêtements coûteux et arborait la " plaque brillante " en or sur son turban de lin. Il portait également le pectoral contenant l’Ourim et le Thoummim, ce qui lui permettait de recevoir le " Oui " ou le " Non " de Dieu aux questions concernant la nation ; mais tant que Moïse vécut et joua le rôle de médiateur, il semble qu’on y eut rarement recours. — Ex 28:4, 29, 30, 36 ;

Responsabilités des prêtres

C’étaient avant tout les prêtres qui avaient le privilège d’expliquer la loi de Dieu, et ils jouaient un grand rôle dans le système judiciaire d’Israël. Dans les villes qui leur avaient été échues, les prêtres étaient à la disposition des juges pour les seconder, et d’autre part ils siégeaient avec les juges dans les affaires exceptionnellement difficiles qui dépassaient les compétences des tribunaux locaux (Dt 17:8, 9). On leur demandait d’intervenir avec les anciens de la ville en cas de meurtre non élucidé, afin de garantir que la procédure prévue était suivie pour que le meurtre ne soit pas porté au compte de la ville (Dt 21:1, 2, 5). Si un mari jaloux accusait sa femme d’avoir commis l’adultère en secret, il lui fallait l’amener au sanctuaire, où le prêtre suivait alors le rite prescrit faisant appel à Yahwah, lequel savait si la femme était innocente ou coupable, pour qu’Il la juge directement (Nb 5:11-31). Dans tous les cas, le jugement rendu par les prêtres ou par les juges désignés devait être respecté ; le non-respect ou la désobéissance délibérés entraînaient la peine de mort. — Nb 15:30 ; Dt 17:10-13.

Les prêtres enseignaient la Loi au peuple ; ils la lisaient et l’expliquaient à ceux qui venaient adorer au sanctuaire. De plus, quand ils n’étaient pas en service, ils avaient amplement l’occasion d’enseigner la Loi, que ce soit aux alentours du sanctuaire ou dans d’autres parties du pays (Dt 33:10 ; 2Ch 15:3 ; 17:7-9 ; Ml 2:7). Quand il revint de Babylone à Jérusalem, Ezra le prêtre, aidé par d’autres prêtres et les Lévites, réunit le peuple auquel il lut et expliqua la Loi pendant des heures. — Ne 8:1-15.

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