La Bible est elle falsifiée ?

Introduction

Quelques points obscurs :
les contradictions apparentes

Préliminaires Quelques exemples
La Parole de Dieu est vivante Conclusion
Remarques

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Introduction.

Beaucoup sont tentés de répondre hâtivement à cette importante question sur la base de peu d’informations voire pas du tout. Quelques uns ont lu des ouvrages et placent leur confiance dans Le Livre Sacré que forment les Saintes Écritures, alors que d'autres ont des doutes. On peut comprendre cette façon de voir les choses, car certains ouvrages, non objectifs, sont critiques. Et si vous me le permettez, je souhaiterai vous soumettre d’autres arguments, qui, si l’on refait une analyse, permettent d'aboutir à une conclusion édifiante. Ainsi, après une argumentation sur le contenu et sa transmission, seront exposées certaines de ces critiques à la lumière du Livre Sacré. Cette argumentation est un résumé d'éléments présentés sur le site, enrichi d' informations indispensables.

Des informations complémentaires sont à votre disposition dans: Origine et transmission; les manuscrits hébreux; les manuscrits grecs.

 

Préliminaires (résumé de la transmission du Livre Sacré).

Pour certains croyants, la Parole de Dieu est aussi immuable que le sont les cieux et la terre qui sont solidement établis sur leur base. Pourtant, les cieux sont en perpétuels changements tout comme la terre est en perpétuelle transformation. En effet la Parole de Dieu, aussi, est vivante et exerce une action. La Bible a nourri spirituellement des millions de personnes et a vécu avec eux, elle fait corps avec l’histoire du monde. Toutes ses bases, c’est à dire ses commandements, ses principes, ses lois, son histoire, sont demeurées identiques. Dieu a veillé personnellement à la préservation de sa loi par le moyen de personnes choisies, jusqu'à Jésus, qui est l’accomplissement de la loi (Jean 17:17; Galates 3:19,24).

L’accomplissement de la promesse ayant été présenté au monde, la force de Dieu a agi sur l’esprit des disciples juifs de Jésus qui furent oints pendant ou après la Pentecôte de l’an 33, afin de transmettre la vie et le ministère de l’Enseignant (Actes 2). Les disciples du Christ attiraient désormais l’attention des personnes (juives ou gentiles) vers l’enseignement du Messie, sans pour autant négliger l’instruction acquise par le moyen de l’ancienne alliance (2 Timothée 3:16, Hébreux 10:1). Ils firent un large usage des Saintes Écritures, à commencer par Moïse et tous les prophètes, pour démontrer que Jésus était bien la réalisation des promesses de Dieu, la Postérité attendue, celui qui accomplissait la prophétie faite par Dieu à Abraham et dont toutes les Écritures rendaient le témoignage (Révélation 19:10; Deutéronome 18:15).

Le christianisme n’étant plus basé sur l’observation de la loi écrite (observation scrupuleuse pour certains, voir l'évangile de Matthieu 23:23), l'adoration vers Dieu puisait désormais ses fondements dans la pratique de l’amour désintéressé du Créateur, d’autrui, et l’usage de la conscience selon quelques règles définissant une conduite simple et des principes moraux élevés (Jérémie 31:33). Ces enseignements qui furent transmis durant le sacerdoce de Jésus, rendaient les disciples oints du Christ responsables d’un ministère (dont personne n'est dispensé aujourd'hui).

Désormais, Dieu accordait la possibilité aux hommes de toutes sortes et non plus aux israélites seulement, la responsabilité de transmettre fidèlement sa loi (Actes des apôtres 10: 34-35; 15:14; 1Pierre 2:9-10). Avant la fin du 1er siècle, le Livre Sacré a été achevé et les disciples du Christ ont pris à cœur de le recopier et de le transmettre. Puis, parmi ceux qui l'ont transmis, il y en a eu qui l’ont fait avec fidélité, d’autres pas, et un certain nombre par rivalité.

Une forme de concurrence a pris naissance parmi quelques judaïsants concernant le texte sacré. Sans qu'elle soit nécessaire, cette rivalité eut néanmoins un effet salutaire pour le texte hébraïque, car le temple de Jérusalem avait été rasé, la prêtrise défaite et Jérusalem détruite. Or, c'est à Jérusalem qu'étaient préservés les précieux manuscrits qui servaient de référence. En effet, après la recopie d'une série de manuscrits, ceux-ci étaient soigneusement comparés avec les plus anciens, puis repartaient dans leur région d'origine (c'est une des raison pour laquelle, plus tard, nous aurons des familles de manuscrits). Cette manière de faire, quasi cyclique, a permis de maintenir l'intégrité du texte. Après la destruction de Jérusalem, les chrétiens dispensèrent partout et avec zèle la bonne nouvelle. Peut-être que les juifs se sentirent comme dépossédés et une certaine jalousie prit naissance. Alors, quelques uns d'entre eux redoublèrent d'efforts pour préserver le texte hébraïque, d'autres virent en lui le moyen de maintenir l'unité d'un peuple juif dispersé.

Néanmoins, durant les siècles qui suivirent l'époque des premiers chrétiens, des tentatives isolées de corruption du texte par ajout ou par substitution eurent lieu. Certaines tentatives furent volontaires et déclenchèrent de vives polémiques au sein de ceux qui aimaient le Divin Auteur des Saintes Écritures. Par exemple, nous connaissons celles que firent quelques érudits juifs concernant la prophétie de Daniel au chapitre 9, ainsi que la substitution du Nom de Dieu. Dans le même temps, des idées philosophiques qui avaient cours ont été adoptées, et des interprétations erronées des Écritures furent l'objet d'une telle dévotion que quelques mots furent parfois ajoutés au sein du Texte pur.

Mais depuis un peu plus d'un siècle, grâce à l'ardeur des archéologues, des chercheurs et de biens des bénévoles, il a été mis à jour des dizaines de milliers de manuscrits très anciens. Par la datation et l'étude comparative du texte nous sommes sereins quant à sa qualité (pour l'étude comparative, voir Origine et Transmission).

Ainsi il existe des preuves solides que le texte est essentiellement resté le même sur cette longue période qui nous sépare des prophètes antiques. Et s'il existe des variantes mineures, de grammaire ou d'orthographe souvent (le langage évolue), elles ne changent en rien le sens fondamental du texte (par bonheur la structure de la langue hébraïque a contribué à sa préservation. Par exemple, le sens fondamental d'un mot en hébreu est déterminé par son radical ou sa racine). C'est pourquoi on a fait une comparaison avec le globe terrestre et ses modifications de surface, car la Terre restera la Terre qu'il y ait un raz de marée ou pas. Désormais les objections les plus sérieuses qui sont formulées aujourd'hui, ne portent plus sur la transmission du texte, mais sur le contenu de celui-ci. Ainsi, sans vouloir verser dans l'érudition, c'est cet aspect qui sera abordé dans la partie : "quelques points obscurs".

Note : en faisant référence au Livre Sacré ou à la Sainte Bible, il s’agit bien entendu du livre canonique, les livres apocryphes n’étant pas d’inspiration Divine. Ils feront l'objet d'une étude à part entière. Cependant, pour l'internaute qui souhaite une étude succincte, cette adresse lui est suggérée:  http://www.chez.com/labible/apocryphes.htm

 

La Parole de Dieu est vivante.

Comme déjà explicité (pour plus de détails voir «origine et transmission...», la bible est un recueil de 70 livres principalement rédigé en 2 langues (plus quelques fragments en araméen). Rappelons que le livre des Psaumes contient 5 livres (1er 1 à 41; 2ème 42 à 72; 3ème 73 à 90; 4ème 90 à 109; 5ème 107 à 150) mais traditionnellement il compte pour 1. Ce qui porte en réalité le nombre de livres du texte canonique à 70. Aujourd'hui, il est courant de désigner les Écritures rédigées en hébreu et en araméen par l'expression " Ancien Testament " et les Écritures rédigées en grec par "Nouveau Testament".

Pourquoi "Ancien Testament" et "Nouveau Testament"? Cela est dû à la façon dont 2 Corinthiens 3:14 est rendu dans la Vulgate et dans de vieilles traductions françaises (AG ; Fi). Cependant, la leçon " ancien testament " dans ce texte est incorrecte. Le mot grec diathêkês qui y figure signifie "alliance", comme aux 32 autres endroits où il apparaît dans le texte grec. De nombreuses traductions modernes le rendent correctement par "ancienne alliance".

On peut dire que ce recueil de 70 livres composé de

est constitué de quatre entités que sont :

1. le droit religieux (le Sacrifice, la Prêtrise, l'Alliance Mosaïque, la Nouvelle Alliance)
2. le droit civique (la conduite au sein de la communauté, de la nation, de la congrégation)
3. la prophétie
4. le récit d'événements relatifs à la naissance, l'histoire ou la vie d'une nation (par exemple Iduméenne, juive ou chrétienne).

Les trois premières sont toutes soufflées ou inspirées de Dieu, le Créateur utilisant sa force pour mettre ses pensées dans l’esprit des écrivains. La quatrième, également écrite sous inspiration, est narrative, mais la personnalité de l’écrivain s’exprime davantage quant aux choix des matériaux. Il s’agit plus particulièrement d’un récit historique. Nous pouvons citer pour exemple le récit de la Genèse, de Néhémie, le livre des Chroniques ou le livre des Actes des apôtres. Il est utile de préciser qu’il n’y a pas toujours de limite franche dans le texte et que celui-ci peut être à la fois religieux et prophétique (livre du Lévitique par exemple), historique et prophétique (livre de Daniel), historique-religieux-prophétique et narratif (la Genèse), etc... (Avant la constitution d'Israël en tant que nation, le droit religieux et le droit civique au sein des adorateurs du vrai Dieu, étaient assurés par le ou les patriarches et l'on parle d'Autorité patriarcale).

Cette manière de faire (la narration d'événements), voulue par Dieu, permettait à chacun des écrivains de manifester ses sentiments et sa personnalité tout en maintenant une superbe unité. La Parole écrite de Dieu a été rédigée dans un langage compréhensible et aisément traduisible dans toute les langues, mais l’Esprit Saint, en tant que doigt symbolique de Dieu en dirigeait la rédaction (voir Exode chapitre 8 versets 18-19; Exode 31:18; Daniel 5:5). Mais l'ensemble des Saintes Écritures nous enseigne également que les mobiles du lecteur sont ainsi mis à nus et éprouvés. Jésus fait une excellente application de cette leçon dans l'évangile de Matthieu, chapitre 13, versets 10 à 15.

Outre cet aspect, le Créateur se présente également comme l'Instructeur par excellence (Psaume 32:8). Nous en avons un aperçu en Deutéronome chapitre 31 et 32, car connaissant la nature du peuple choisi de cet époque (un peuple au cou raide selon Exode 32:9), il fait en sorte qu'ils apprennent un chant par cœur, un cantique qui serait exprimé en temps de détresse. Les paroles révélant elles-mêmes, la raison de cet état d'abattement. Ainsi, tout en exprimant sa peine par une mélopée, le peuple comprendrait la raison de son affliction et comment redresser la situation. Un enseignement magistral!

Pour quelle raison faire mention de cela? Par exemple, certains objectent que les 10 commandements en Deutéronome chapitre 5 se présentent un peu différemment de Exode chapitre 20. C'est oublier que Moïse ne lit pas les tablettes, mais les récite et les commente et que cela se passe près de 40 ans plus tard. Mais le plus important est que Moïse était non seulement un homme mûr, d'esprit réfléchi, mais qu'il avait spirituellement progressé et qu'il discernait aussi bien l'esprit que la lettre. De cela nous apprenons, comme ce sera détaillé en suivant, qu'il ne faut pas s'attendre à ce que deux récits d'un même évènement soient identiques lettre pour lettre. Comme l'ensemble des Saintes Écritures est un enseignement, l'individu qui souhaite s'approcher de Dieu, doit exercer ses facultés pour parvenir à discerner l'esprit de la lettre (Matthieu 23:23).

Puis intervient une des notions (car il y en a plusieurs) comprise dans la citation de : «la Parole de Dieu est vivante et exerce une action» (Hébreux 4:12). En effet, la raison d’être de certains livres est liée aux actes d’obéissance ou de désobéissance du peuple Israélite. Les droits religieux et civiques liés à chaque alliance étant immuables, ils ont été enseignés en des circonstances précises alors que pour la prophétie, ce sont les actions du peuple, de ses chefs ou de ses prêtres qui serviront d’illustration ou d’exemple prophétique (1 Corinthiens 10:11; Romains 15:4). Sous inspiration l’apôtre Pierre s’exprime ainsi : « ... qu’aucune prophétie de l’Écriture ne provient d’une interprétation personnelle. Car la prophétie n’a jamais été apportée par la volonté de l’homme, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu, comme ils étaient portés par l’esprit saint»(2 Pierre 1:19-21). La Bible est d'ailleurs Le Livre prophétique par excellence.

Consulter : Comment Dieu a-t-il inspiré la Bible?

 

Remarques : Comme cela a été expliqué sur cette page, il ne fait aucun doute que Dieu a laissé au narrateur le soin d'exprimer ses sentiments. Mais une idée qui semble très répandue, entre autre chez les rénovateurs, est de croire que la Bible n'est qu'un livre plus inspiré que les autres certes, mais toujours empreint d'idées et d'influences humaines, comme tous les autres textes inspirés des autres religions.

Cette conception philosophique, de ceux qui assimilent l'inspiration divine à celle que recherche et ressent le poète,  n'est pas nouvelle; elle est même naturelle, puisque seuls ceux qui reçoivent l'inspiration divine peuvent faire la différence entre ce qui vient de Dieu et ce qui vient de l'homme (1 Cor 2:12).

Cette perception idéologique se situe très tôt parmi le peuple juif, particulièrement ceux de la Diaspora, car on peut la lire dans les écrits apocryphes. Elle se retrouve ensuite chez les sadducéens, puis chez les chrétiens de la fin du 2ème siècle et au début du 3ème siècle; en fait dès qu'il n'y eut plus de prophètes et de témoins directs des oeuvres miraculeuses du 1er siècle. En ce qui concerne le christianisme, cela marquait le début de la grande apostasie à laquelle font référence Jésus, puis Paul et l'apôtre Jean (Mat 13:24-43; Act 20:30; 2 Pi 2:2; 3 Jn 10; etc...), entre autres. Dans tous les cas, la remise en question de l'inspiration du Livre Sacré se retrouvait dès qu'il y avait conflit d'intérêts, surtout politiques. 

Discuter ou discréditer telle est la question. Par manque de connaissance certains discutent la qualité spirituelle du contenu du Livre Sacré, par contre il y en a d'autres qui, par de multiples tentatives, tentent d'abaisser la valeur morale des Saintes Écritures pour se hisser au dessus ou élever une opinion personnelle (pas toujours très morale). Ceci n'est pas nouveau comme nous pouvons le lire dans la lettre de Matthieu au chapitre 23, versets 1 et 2 : 'Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, en disant : " Les scribes et les Pharisiens se sont assis sur le siège de Moïse'". Il voulait dire par là, qu'ils sous estimaient la valeur et l'autorité du code de lois transmis par Dieu, dont Moïse était médiateur, pour mettre leurs opinions personnelles en lieu et place du code Mosaïque. Cela signifiait entre autre, que certains chefs religieux méprisaient la Parole de Dieu, pour accorder un crédit divin de justice à des commandements issus  de raisonnements humains. Le Talmud en est un exemple.

Dès lors il n'est pas surprenant
que certains aient reconduit ces méthodes, pour introduire des idées nouvelles dans un christianisme simple et pur. Ce qui a conduit un grand nombre de chrétiens à accepter la distinction clergé-laïc, d'autres à adopter le célibat obligatoire (1 Tim 4:3; 1 Tim 3:2), et un grand nombre à adhérer à des conceptions païennes.  Comme le bain d'eau régénérateur de la Parole divine (Eph 5:26) étant pour ainsi dire devenu souillé, il ne pouvait plus exercer sa force, c'est alors que des schismes sont apparus. Will Durant explique: "Celse (un opposant au christianisme du IIème siècle) avait lui-même remarqué, sarcastique, que les chrétiens étaient "partagés en maintes factions, chaque individu désirant avoir son propre parti". Vers 187, Irénée faisait une liste de vingt variétés de christianisme; vers 384, Épiphane en comptera quatre-vingts (Histoire de la Civilisation: Partie III - César et le Christ).

A destination de ces réformateurs de la Foi, un thème sera proposé sur ce site qui s'intitulera "Preuves de l'inspiration de la Bible". Ainsi, plutôt que de se lancer dans un débat, l'auteur préfère laisser les faits parler d'eux-mêmes, laissant chacun libre d'exercer ses facultés de discernement. 

 

Quelques points obscurs : les contradictions apparentes

Le texte biblique offre toutes les garanties d’un récit historique digne de foi. Contrairement à la plupart des mythes et autres légendes de l’antiquité, les faits rapportés dans la Bible sont associés à des époques et à des dates précises. De nombreux événements bibliques ont été confirmés par des inscriptions datant de leur époque, et s’il y a parfois désaccord, c’est souvent parce que les monarques du passé répugnaient à consigner leurs défaites et aimaient à grossir leurs victoires. "IL EST IMPOSSIBLE À DIEU DE MENTIR", déclare la Bible (Hébreux 6:18). Comment donc son livre pourrait-il être rempli de contradictions flagrantes et être encore appelé la Parole de Dieu? C’est impossible. Mais alors pourquoi ces contradictions?

S’il est vrai que la Bible comporte quelques divergences apparentes qui sont difficiles à expliquer, il ne faut pas pour autant les considérer comme des contradictions flagrantes. Quand on analyse de près ces contradictions apparentes, on trouve une explication satisfaisante. Souvent, on ne dispose simplement pas de tous les faits. Si la Bible devait décrire dans les moindres détails tous les événements qu’elle mentionne, elle formerait une vaste collection de livres, peu maniable et bien différente de l’ouvrage pratique et facile à transporter que nous connaissons aujourd’hui. Dans sa sagesse, Le Souverain de l'univers a préféré la concision alliée à la force du message.

On objecte parfois que les rédacteurs bibliques ne semblent pas toujours d’accord par exemple sur les chiffres, l’ordre chronologique ou la formulation des citations. Mais réfléchissons: Si vous deviez demander à plusieurs personnes de décrire un événement dont elles ont été témoins, s’exprimeraient-elles exactement de la même manière et fourniraient-elles les mêmes détails? Si c’était le cas, ne les soupçonneriez-vous pas de s’être concertées? De façon comparable, Dieu a laissé les rédacteurs de la Bible garder leur style et leur langage, tout en veillant à ce que ses idées et les faits d’importance soient transmis avec exactitude.

Les rédacteurs qui citaient des textes antérieurs ont pu s’éloigner légèrement de l’original en fonction de leurs besoins ou de leur but, mais ils en préservaient la pensée et le sens premiers. Ils faisaient de même pour grouper les événements. L’un pouvait suivre strictement l’ordre chronologique, tandis que l’autre situait les événements selon leur lien avec les idées qu’il exprimait. Pareillement, un rédacteur faisait des omissions en fonction de l’angle sous lequel il voyait les choses et s’il devait plus ou moins condenser son récit. Par exemple, Matthieu parla de deux aveugles qui furent guéris par Jésus, alors que Marc et Luc n’en mentionnent qu’un (Matthieu 20:29-34; Marc 10:46; Luc 18:35). Le récit de Matthieu ne contredit pas ceux de Marc et de Luc; il est seulement plus précis sur le nombre, alors que Marc et Luc concentrent leur attention sur celui des deux hommes auquel Jésus a adressé la parole.

Il y avait aussi plusieurs méthodes de calcul du temps. La nation juive utilisait deux calendriers: le calendrier religieux et le calendrier civil, ou agricole. Ceux-ci ne débutaient pas à la même époque de l’année. Quand des rédacteurs rapportent le même événement à des mois ou à des jours différents, c’est peut-être tout simplement parce qu’ils ont utilisé deux calendriers. Comme les écrivains orientaux employaient rarement les fractions, les années partielles étaient comptées comme des années entières. On les arrondissait au nombre entier le plus proche. C’est ce que l’on constate par exemple dans la généalogie de Genèse, chapitre 5.

 

Quelques exemples.

La conquête de Canaan. Certains pensent que le livre de Josué se contredit lorsqu’il laisse entendre que le pays fut complètement soumis par Josué tout en signalant, dans le même temps, qu’il en restait une grande partie à conquérir (voir Jos 11:16, 17, 23 ; 13:1). Il faut se rappeler que la conquête se déroula en deux phases distinctes. Tout d’abord, la nation, sous le commandement de Josué, mena une campagne qui brisa la puissance des Cananéens. Ensuite, il fallut l’action d’individus ou de tribus pour prendre complètement possession du pays (17:14-18 ; 18:3). Il est probable que, lorsqu’Israël combattait ailleurs, les Cananéens se réinstallèrent dans des villes comme Debir et Hébrôn, si bien que ces villes durent être reprises par des individus ou des tribus.  Comparer Jos 11:21-23 avec Jos 14:6, 12 ; 15:13-17.

Qui baptisait ? En Jean 3:22, nous lisons que Jésus "baptisait"; un peu plus loin, en Jean 4:2, il est dit que ‘ce n’était pas Jésus lui-même qui baptisait’. Mais comme l’indique le contexte, Jésus était accompagné de ses disciples, et ce sont eux qui baptisaient en son nom et sous sa direction. C’est une situation comparable à celle d’un patron et de sa secrétaire qui peuvent tous deux affirmer avoir écrit une même lettre.

Qui est responsable ? Exode 34:7 affirme que Dieu ferait venir "la punition pour la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils"; Ézéchiel 18:20 déclare qu’"un fils ne portera aucune part de culpabilité à cause de la faute du père". Lorsque Dieu parlait de faire venir la punition non seulement sur les pères, mais aussi sur leurs fils et leurs petits-fils, il évoquait ce que les Israélites subiraient en tant que nation s’ils péchaient contre lui et étaient emmenés en captivité. D’un autre côté, quand il disait qu’un fils ne sera pas tenu pour responsable de la faute de son père, il parlait de la responsabilité individuelle.

La naissance de Jésus rapportée en Matthieu 1:18-25 et en Luc 1:26-38. Deux biographies différentes sans être contradictoires selon ce que chacun des auteurs juge important de mentionner (l'évangile de Matthieu était premièrement adressée aux hébreux), de l’angle sous lequel il présente les choses et du public auquel il destine son livre. C’est pourquoi les récits écrits à l’intention de Gentils sont différents de ceux qui visaient des lecteurs juifs, lesquels comprenaient et acceptaient déjà certains faits.

Où Caïn a-t-il pris sa femme (Genèse 4:17)? On pourrait penser qu’après le meurtre d’Abel, seul son frère meurtrier Caïn et ses parents, Adam et Ève, vivaient sur la terre. Pourtant, Adam et Ève ont eu une famille nombreuse. Genèse 5:3, 4 révèle qu’Adam a eu un fils appelé Seth. Le récit ajoute: "Les jours d’Adam, après qu’il eut engendré Seth, furent de huit cents ans. Pendant ce temps, il devint père de fils et de filles." Ainsi, Caïn s’est marié avec sa sœur ou peut-être avec une de ses nièces. Comme l’humanité était encore très proche de la perfection, il est évident qu’un mariage de ce genre ne présentait pas les risques pour la santé que ces unions font encourir aujourd’hui aux enfants.

Combien d’Israélites sont morts après avoir eu des relations immorales avec des femmes moabites et avoir participé au culte du Baal de Péor? Nombres 25:9 déclare: "Et ceux qui moururent du fléau [provoqué par Yahwah ( hébreu Yehwah) à cause de leur mauvaise conduite] se montèrent à vingt-quatre mille." Pourtant, l’apôtre Paul a dit: "Ne pratiquons pas non plus la fornication, comme certains d’entre eux [les Israélites dans le désert] ont commis la fornication, et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour." (1 Corinthiens 10:8). Il se peut que le nombre de morts soit compris entre 23 000 et 24 000, de sorte que l’un ou l’autre des deux chiffres serait acceptable. De plus, le livre des Nombres précise que "tous les chefs du peuple" impliqués dans ce péché ont été mis à mort par les juges (Nombres 25:4, 5). Il y a peut-être eu 1 000 "chefs" coupables, ce qui, ajouté aux 23 000 personnes mentionnées par Paul, porterait le total des morts à 24 000. Bien que 23 000 seulement aient été directement frappés par le fléau provoqué par Yahwah , les 24 000 ont néanmoins été victimes du fléau de Yahwah , car tous sont morts à la suite de son jugement de condamnation (Deutéronome 4:3).

Qui a incité David à dénombrer le peuple d’Israël? Nous lisons en 2 Samuel 24:1: "Et de nouveau la colère de Yahwah devint ardente contre Israël, quand on excita David [ou: "quand David fut excité",] contre eux, en disant: ‘Va, fais le compte d’Israël et de Juda.’" Mais ce n’est pas Yahwah qui poussa David à pécher, puisque 1 Chroniques 21:1 déclare: "Alors Satan [ou: "un opposant", note] se leva contre Israël et incita David à dénombrer Israël." Dieu était mécontent des Israélites; aussi a-t-il laissé Satan le Diable provoquer ce péché parmi eux. C’est la raison pour laquelle 2 Samuel 24:1 laisse à penser que Dieu lui-même a causé cet événement. Du reste, la traduction anglaise de Joseph Rotherham (1903) dit: "La colère de Yahweh s’enflamma contre Israël, de sorte qu’il toléra que David soit excité contre eux, en disant: ‘Va, fais le compte d’Israël et de Juda.’"

Comment peut-on concilier les différents chiffres donnés pour les Israélites et les Judéens dans le dénombrement fait par David? D’après 2 Samuel 24:9, il y avait 800 000 Israélites et 500 000 Judéens, tandis que selon 1 Chroniques 21:5, le nombre des hommes en mesure de combattre s’élevait à 1 100 000 pour les Israélites et à 470 000 pour les Judéens. Des soldats étaient engagés régulièrement au service du roi; ils étaient 288 000, divisés en 12 classes de 24 000 hommes, et chacune des classes servait un mois par an (1 Chr 27). Une classe supplémentaire de 12 000 hommes était au service des 12 princes des tribus, ce qui portait le total à 300 000. Il semble que le nombre de 1 100 000 donné en 1 Chroniques 21:5 comprenne ces 300 000 hommes déjà engagés, alors que celui donné en 2 Samuel 24:9 n’en tient pas compte (Nombres 1:16; Deutéronome 1:15; 1 Chroniques 27:1-22). En ce qui concerne Juda, le nombre cité en 2 Samuel 24:9 englobe apparemment les 30 000 hommes d’une armée d’observateurs postés à la frontière philistine, mais qui n’étaient pas comptés dans le nombre donné en 1 Chroniques 21:5 (2 Samuel 6:1). En nous rappelant que le texte de 2 Samuel et de 1 Chroniques ont été écrits par deux hommes, avec un point de vue et des objectifs différents, nous arrivons facilement à concilier ces chiffres.

Qui était le père de Schéaltiel? Certains textes indiquent que Jéconias (le roi Jéhoïakin) était le père de Schéaltiel (1 Chroniques 3:16-18; Matthieu 1:12). Mais l’évangéliste Luc parle de Schéaltiel comme du "fils de Néri". (Luc 3:27.) Il semble que Néri ait donné sa fille pour femme à Schéaltiel. Comme les Hébreux parlaient habituellement de leur gendre comme d’un fils, particulièrement dans les généalogies, Luc pouvait à juste titre qualifier Schéaltiel de fils de Néri. Pour la même raison, Luc parle de Joseph comme du fils de Héli, alors que Héli était en réalité le père de Marie, la femme de Joseph (Luc 3:23).

Quelle était la couleur du vêtement que portait Jésus le jour de sa mort? D’après Marc (15:17) et Jean (19:2), les soldats ont revêtu Jésus d’un vêtement pourpre. Mais Matthieu (27:28) parle d’"un manteau écarlate", ce qui souligne sa couleur rouge. Étant donné que la couleur pourpre est un rouge foncé tirant sur le violet, Marc et Jean sont en accord avec le fait que le manteau avait une teinte rouge. Les reflets de la lumière et les ombres ont pu donner des tons différents au vêtement, et les rédacteurs des Évangiles ont noté la couleur dominante, pour eux ou pour ceux auprès de qui ils ont obtenu ces renseignements. Cette petite variante montre que les rédacteurs des Évangiles ont fait une œuvre originale et prouve qu’ils ne se sont pas concertés.

Qui a porté le poteau de supplice de Jésus (ou la croix pour la plupart des chrétiens)? Jean (19:17) déclare: "Et, portant lui-même le "stauros" de supplice, (il sortit vers le lieu qu’on appelle Lieu du Crâne et qui s’appelle Golgotha en hébreu". Mais Matthieu (27:32), Marc (15:21), et Luc (23:26) disent que, ‘comme ils sortaient, Simon de Cyrène fut réquisitionné pour porter le "stauros" de supplice’. Ainsi que Jean l’a dit, Jésus a porté son "stauros" de supplice. Toutefois, dans son récit condensé, Jean n’a pas précisé que, plus tard, Simon a été réquisitionné pour porter le "stauros". Les récits des Évangiles concordent donc sur ce point.

Note : Beaucoup de chrétiens pensent que c'est sur une croix que Jésus est mort. Mais je fais partie des personnes qui ont recherché l'étymologie des textes bibliques, pour constater que certaines traductions modernes  ne rendent pas correctement les mots grecs. Ce point de vue est également partagé par d'autres traducteurs et biblistes reconnus, y compris en France. Pour plus de détails


La lignée sacerdotale consignée en 1 Chroniques 5:29-40 [6:3-14, Osty, MN], Ezra [Esdras] cite 23 noms, alors qu’il n’en rapporte que 16 pour la même période lorsqu’il dresse sa généalogie personnelle en Ezra 7:1-5. Il s’agit simplement d’une généalogie abrégée.

Dernier exemple. Jésus guérit miraculeusement le serviteur d’un officier romain. On lit ce qui suit dans le récit de l’apôtre Matthieu: "Comme il entrait à Capernaüm, un officier vint à lui, en le suppliant et en disant: ‘Seigneur, mon serviteur est au lit à la maison, atteint de paralysie et horriblement tourmenté.’" (Matthieu 8:5, 6). Jésus accepta alors de se rendre auprès du malade et le guérit. Le récit de Luc est le suivant: "Quand il [l’officier] entendit parler de Jésus, il lui envoya quelques aînés des Juifs pour lui demander de venir sauver son esclave." (Luc 7:3). Ici encore, selon Luc, Jésus accepta de se déplacer. Mais y a-t-il contradiction parce que, dans le premier récit, c’est l’officier romain qui fait la demande à Jésus, et que, dans le second, l’officier envoie des aînés juifs en son nom?

Y a-t-il contradiction ? Pour l’homme de bon sens, il n’y en a pas. C’est un exemple caractéristique de ce qui se produit quand deux personnes honnêtes racontent le même événement. Pour Matthieu, l’important était que l’officier avait fait la demande à Jésus. Luc, lui, se contente de préciser qu’il ne la fit pas en personne, mais qu’il pria des juifs de le représenter. N’est-ce pas ainsi que nous avons l’habitude de nous exprimer? Par exemple, nous disons que le maire d’une ville a construit une route. Or, a-t-il lui-même construit cette route ou bien l’a-t-elle été par un entrepreneur qui emploie des ingénieurs et de nombreux ouvriers? De toute évidence, c’est la seconde proposition qui est la bonne. Cependant, il n’est pas faux de dire que le maire a construit la route puisque c’est lui qui a lancé le projet. De même, dans le cas qui nous intéresse, l’officier a adressé une requête à Jésus, mais il l’a fait par le moyen de ses représentants.

 

Conclusion.

Si vous trouvez ce que vous pensez être une "contradiction" dans la Bible, se peut-il que

Les difficultés rencontrées dans la Bible peuvent être résolues. Il y a donc de bonnes raisons d’avoir un point de vue positif sur les Écritures. Un tel état d’esprit était recommandé dans les paroles suivantes parues dans une Bible de famille en 1876: "La bonne façon d’aborder ces difficultés consiste à les résoudre, pour autant que cela soit possible, à rester attaché à la vérité et à s’y soumettre, même si on ne peut dissiper tous les nuages. Nous devrions suivre l’exemple des apôtres qui, lorsque certains disciples ont été offusqués par ce qu’ils ont qualifié de ‘langage choquant’ et ont abandonné le Christ, ont mis fin à toute contestation en disant: ‘Seigneur, à qui irions-nous? Tu as des paroles de vie éternelle; aussi nous avons cru et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu.’ (...) Quand il nous semble qu’une vérité contredit une autre vérité, essayons de les concilier, et montrons-les ainsi conciliées à tous." — Jean 6:60-69.

Elle mérite notre confiance. L’esprit saint de Dieu a laissé aux rédacteurs de la Bible une grande liberté dans leur façon d’écrire (Actes 3:21). C’est ainsi qu’ils ont pu donner une image haute en couleur de ce qu’ils ont vu. Cependant, leurs dissemblances ne font que leur ajouter du crédit et de l’authenticité, puisqu’on ne peut les taxer de tromperie ou de connivence (2 Pierre 1:16-21). N’oublions pas que pour toute question importante qui paraissait obscure, la nation devait rechercher la réponse de Dieu non dans une loi orale, mais au moyen des ourîm et des toummîm consultés par les prêtres (Exode 28:30; Lévitique 8:8; Nombres 27:18-21; Deutéronome 33:8-10).

Pour finir permettez moi de vous poser cette question : qui a tout intérêt à dire que Le Livre Sacré est falsifié ? Un croyant qui s’exprimerait ainsi et qui rajouterait qu’il est incomplet, ne souhaiterait-il pas le discréditer au profit d'un autre enseignement? Adopterez-vous cette attitude? Après avoir examiné quelques exemples seulement qui démontrent l’harmonie des Saintes Écritures, nous espérons que vous serez d’accord avec le psalmiste qui disait à Dieu: "La substance de ta parole est la vérité" (Psaumes 119:160).

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