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Préliminaire
La prophétie d’Ézéchiel, est l’une des plus belles qu’il m’a été donné de comprendre avec celles du Cantique de Salomon, du rassemblement au Sinaï ou de l’activité de la Nouvelle Jérusalem sur la Terre. Sa description du Temple est lumineuse, seule la description faite par l’apôtre saint Jean l’égale. Je ne me suis pas lancé dans une investigation personnelle, cet exposé fait plutôt partie d’une expérience personnelle de ma vie, comme vous en avez vous aussi. Quoique je connaisse plusieurs interprétations de cette prophétie, aucune ne m’a pleinement satisfaisait. Elles ne permettent pas de répondre à certaines questions de fond.
Chaque jour, je consacre un peu de temps pour ma lecture régulière des Saintes Écritures. Il y a quelques années, alors que j’avais achevé le livre des Lamentations, et que j’étais persuadé d’avoir lu le livre d’Ézéchiel, je suis passé à la lecture du livre de Daniel. Il y avait pourtant un marque page au chapitre un du livre d’Ézéchiel, mais non, dans mon esprit j’étais convaincu qu’il s’agissait d’une erreur. Je suis donc passé à la lecture et l’étude du livre prophétique de Daniel, puis seulement à la fin, et vraiment à la fin de ce livre, j’ai pris conscience que j’avais sauté le livre d’Ézéchiel ? Cela ne m’était jamais arrivé, mais bon, il n’y avait là rien d’extraordinaire, j’ai abordé ce récit le lendemain. Après la lecture des trois premiers chapitres, j’ai pris conscience que quelque chose s’était passé dans ma vie. Chaque jour je continuais ma lecture, mais pendant près de trois jours au moins, je demeurais perplexe, sans presque pouvoir parler. Il s’était passé quelque chose dans ma compréhension du Livre Sacré. Comme il ne me sera pas possible de détailler ce livre par manque de temps, deux parties seulement seront abordées de manière résumée. L’une d’entre elles, répondra à une question posée par un lecteur, et je prie ce lecteur (une famille) de bien vouloir m’excuser pour ce retard, mais je ne voulais pas le faire avant de développer entièrement le thème sur la prophétie. Je sais bien, que je peux heurter mes coreligionnaires en ce qui concerne l’explication qui sera faite tout au long de ce commentaire, mais vous savez que mon attachement va d’abord à Dieu avant de l’être envers les humains. Par ailleurs, vous remarquerez que le commentaire correspond pleinement aux douze clés (dix sont explicite dans l'exposé, deux sont implicites).
Contexte historique et prophétique
Vers l’an 612 avant notre ère (selon la chronologie biblique), la sixième année de la captivité de certains juifs déportés, le prophète Ézéchiel eut une vision.
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De corps, il resta au lieu appelé Tel-Abib près du fleuve Kébar, en Babylonie, mais par inspiration il fut transporté jusqu’à Jérusalem qu’il connaissait (Ézéch. 3:15 ; 8:1-4). Par cette vision, il visita le temple qui avait été construit par le roi Salomon, fils de David. Cette visite par l'esprit du temple, qui se déroule avant la purification de Jérusalem est riche de sens. Par cette démarche Ézéchiel est amené à voir ce qui se passe dans le lieu où un culte est rendu à Dieu. Cet épisode prophétique ressemble à la période où Dieu "visite" le temple spirituel avant de le purifier (1 Pi 4:17), et aussi à la prophétie de Malachie (Mal 3:1). Dans tous les cas, Dieu prend à témoin un ou plusieurs de ses serviteurs qu’ils soient hommes ou anges. Les visions provenant de l'Eternel portent l'empreinte de son Esprit de sagesse, de pureté, de vérité, de justice. Leur contenu, toujours moral, a un but instructif.
Plus tard, vers 593 avant notre ère, la quatorzième année après la destruction du temple de Jérusalem, Ézéchiel reçut la vision d’un nouveau sanctuaire dédié au culte de Dieu. Ses dimensions, prises par l’ange qui guidait le prophète, étaient gigantesques (Ézéchiel 40:1 à 48:35). Un filet d’eau grossissait jusqu’à devenir un torrent qui partait vers l’Est et traversait le désert de Juda. Le prophète en a décrit les effets: “Eh bien, voici qu’il y avait sur la rive du torrent des arbres en très grand nombre (...). Et leur fruit devra être pour la nourriture et leur feuillage pour la guérison.” Ézéchiel 47:1-12; Ésaïe 35:1, 6, 7). Cette vision d’un cours d’eau qui devient un fleuve qui ramène à la vie ce qui était mort auparavant, a peut-être 4 applications. Comme il est fait référence du culte rendu à Dieu, il y a donc 4 aspects, comme vous le savez désormais.
Le premier est la description elle-même, son parallèle sera la réalisation spirituelle (deuxième aspect).
Le troisième est la réalisation de cette prophétie dans un contexte restreint, la quatrième dans un contexte étendue.
Les dimensions du Temple sont considérables. Son application restreinte (envers le rétablissement du culte pur, et la reconstruction du temple) montre que le Temple de Jérusalem n’a pas eu les dimensions décrites dans le livre d’Ézéchiel.
Par conséquent, il est possible de tirer cette conclusion : l’application globale ou élargie n’aura pas un Temple terrestre de cette dimension. L’accomplissement restreint était incomplet, et son incomplétude soulignait le fait qu’il manquait quelque chose pour une réalisation pleine et complète. Il manquait une dimension. Cette vision du Temple est donc à prendre dans un sens qui inclut le domaine spirituel. Il y a donc élévation spirituelle, un degré de spiritualité plus élevé, car même les cieux sont concernés (comme dans le livre des Cantiques). En d’autres termes, il y aura bien un Temple, mais celui-ci ne sera pas établi sur la Terre. Sa vraie dimension sera de la Terre jusqu’aux cieux, parce qu’il inclut le domaine spirituel et les créatures spirituelles. Dans les temps de l’application de la loi mosaïque, le Temple était un centre cultuel, un ensemble d’activités s’y déroulaient pour adorer YeHWaH. De même le Temple spirituel sera l’ensemble des dispositions prises par Dieu pour l’adorer. Mais étant donné ses dimensions, celui-ci s’étendra jusque dans la partie céleste et nous verrons pourquoi.
Ainsi, à partir du chapitre 40, la description de cette partie traduit la reproduction (non littérale) des dispositions prises par Dieu pour l'adorer.
Étant donné que:
le prophète est posé sur une très haute montagne (Eze 40: 2)
que les montagnes représentent gouvernement ou royaume (Is 2:2; Mic 4:1)
Le prophète voit donc la représentation symbolique de ce qui se passera durant la période où le Christ exercera son règne. Pourquoi disons-nous qu’il s’agit de la période où le Christ exercera son règne? N’est-ce pas l’apôtre saint Jean qui a dit que la prophétie rend témoignage à Jésus-Christ glorifié ? Comment peut-on comprendre cette vision ?
Le personnage du char d’Ézéchiel
Il est fondamental de pouvoir identifier le personnage sur le «char » que voit Ézéchiel, dans une vision. Il serait long de décrire les détails, aussi, allons nous nous attarder seulement sur les éléments fondamentaux. Avant de commencer, il est très important de souligner que le texte est prophétique.
Lisez le chapitre un.
Vous remarquez que la description est précédée de messagers (l’hébreu mal´akh et le grec aggélos signifient l’un et l’autre «messager » au sens littéral). Ces 4 chérubins sont des anges qui ont des responsabilités spéciales (Ézéchiel 10:1-20; 11:22.). Ils sont guidés par l’esprit de Dieu, c’est à dire sa force (la force qui incline votre esprit dit saint Paul en Eph 4 :23). Puis après avoir décrit la puissance et la gloire de la vision, le prophète révèle qu’un personnage siège sur un trône, lui-même dépeint au-dessus d’une étendue.
Le verset clé, le verset 26, le définit comme étant à la ressemblance d’un homme tiré du sol. Or, dans les Écritures cette expression ne s’applique en aucun cas à Dieu lui-même. En parlant de ressemblance, c’est déjà que le prophète ne le voit pas pleinement, et pour cause : il est revêtu de gloire.
Analysons un peu
La seule allusion anthropomorphique de Dieu en tant qu’être humain est «l’ancien des jours» (Dan 7:9). Mais là encore, on peut supposer que cela lui a été soufflé par l'ange qui parlait avec lui ou parce que âgé lui même, le contraste des personnages de la vision étant tellement grand, que Daniel percevait très bien qu'il s'agissait de Dieu à qui il attribue le titre de l'Ancien des jours (voir aussi le commentaire de Moïse Maïmonide).
D’autre part, l’interprétation ne doit pas être en contradiction flagrante avec une autre déclaration des Écritures, comme celle-ci par exemple "A qui m'assimilerez-vous, ou me rendrez-vous égal, ou me comparerez-vous, pour que nous nous ressemblions ? (Is 46:5).
L’expression « homme tiré du sol » nous fait penser à cette description que nous trouvons dans le livre des Psaumes : « Qu’est-ce que l'homme mortel pour que tu te souviennes de lui, Et le fils de l'homme tiré du sol pour que tu prennes soin de lui? Tu te mis aussi à le faire de peu inférieur à ceux qui sont semblables à Dieu, Et tu le couronnas alors de gloire et de splendeur. Tu le fais dominer sur les oeuvres de tes mains; Tu as tout mis sous ses pieds» Ps8:4-6. Ce texte s’applique prophétiquement à Jésus-Christ. En effet, cette créature à la ressemblance d’un homme correspond parfaitement à la déclaration de l’apôtre Paul, que l’on trouve Philippiens chapitre 2, verset 7 : « Non, mais il s’est vidé lui-même et a pris une forme d’esclave et a paru dans la ressemblance des hommes ». Par ailleurs, dans le livre de l’apocalypse ou révélation, Jésus Christ glorifié est également appelé «fils d’homme», puisqu’il est né de Marie. Révélation 1:13, 14:14 .
Il est également d’un vif intérêt de considérer les paroles du Christ que l’on trouve dans l’évangile de Matthieu 25:31 «Quand le Fils de l’homme arrivera dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur son trône glorieux». Ce qui signifie que Jésus, à une époque déterminée, serait revêtu d’une gloire particulière et s’assiérait sur son trône glorieux.
Quoique l’expression «semblable à un homme tiré du sol» s’applique aussi à des anges (Dan 10:18), ils ne sont pas décrits revêtus de gloire comme dans le texte considéré. Cette créature au-dessus de l’étendue pourrait donc être une figure de Jésus Christ revêtue de la gloire de YeHWaH, c’est à dire lorsque qu’il reçoit autorité et puissance de la part de Dieu le Père, lorsqu’il est intronisé roi (Dan 7). Cette créature peut, et à juste titre parlé au nom du Dieu souverain, puisqu’il est représentant principal du Dieu éternel YeHWaH et aussi le Logos, le porte-parole (Jean 1 :1) . C’est ce que nous lisons au verset 28, où la ressemblance de la gloire de Dieu l’entoure. Il ne faut pas s’étonner de la manière dont les Écritures dépeignent un personnage. Moïse lui-même n’a t-il pas demandé à voir la gloire de Dieu. Il vit un aspect de sa gloire qui est définie comme le «dos de Dieu», et qui n’était entre autre qu’un ange glorieux (l’archange Michel, qui devint plus tard Jésus-Christ) (Ex 33 :18-23 et Act 7:38).
Un peu plus tard, on retrouvera ce personnage qui effectue une tâche humble. Il est revêtu de lin, c’est à dire de la justice. Et l’activité de cette créature spirituelle nous fait aussi penser à celui qui est représenté revêtu de lin dans le livre de la Révélation ou Apocalypse. Lisez le chapitre 10 et remarquez : le verset 1 «Et je continuai à voir, et voici que sur l’étendue qui était au-dessus de la tête des chérubins, il y avait quelque chose comme une pierre de saphir, comme l’apparence de la ressemblance d’un trône, qui apparaissait au-dessus d’eux». Il y a un trône (porté par l’esprit de Dieu) mais sans personnage et «il dit à l’homme vêtu de lin, oui, [il] dit: "Pénètre entre le rouage sous les chérubins, et remplis le creux de tes mains de charbons de feu [pris] d’entre les chérubins, et lance[-les] sur la ville».
Ainsi, bien qu'il semble que ce soit Dieu qui parle (relevons toutefois deux choses 1) il s'agit d'une vision; 2) que le texte dit une voix), il s'agit plutôt du messager porté par l'esprit saint qui s'adresse à lui. Et de la même manière que bien des fois, il est attribué à YeHWaH des actions que ses serviteurs réalisent (voir le discours des anges avec Abraham), de la même manière Dieu parle à notre prophète par le moyen de l'un de ses messagers.
La Gloire de Dieu dans le Temple
Un peu plus loin, au chapitre 43, la gloire de Dieu remplit le temple et correspond à la période où les "étoiles des cieux" brillent de tout leur éclat (Dan 12:3 et 12:12. Ce que nous expliquerons une autre fois). Cet événement a lieu un peu plus tard, mais alors qu'ils sont encore sur la Terre. Pourquoi cette affirmation, parce qu’au chapitre 40 la gloire de Dieu ne remplit pas encore le temple.
Au chapitre 40, verset 2, nous lisons : «Dans les visions de Dieu il m'amena au pays d’Israël, et il finit par me poser sur une très haute montagne, sur laquelle il y avait quelque chose comme la construction d'une ville, au sud »
Il y a la construction qui ressemble à une ville. Mais ce n'est pas d'une ville qu'il s'agit, mais d'un temple. Ses dimensions sont telles, que cela donne l’impression au prophète qu’il s’agit d’une ville. Nous sommes propulsés à l'époque où débute la construction d’un temple dédié au culte de Dieu sur la Terre ("alors il m’amena là" verset 3). Le temple est sur la montagne (voir Rev 21:10). Cela se situe après la première résurrection dont parle le livre de la Révélation (Rev 20:5-7; 1 Cor 15:24). Ce qui correspondrait au fait que l’observation se fait depuis la montagne.
Il y a un temple ! Le temple spirituel est le lieu où Dieu réside par l'esprit (Eph 2:22). La VRAIE congrégation ointe est donc encore présente.
Au milieu de la portion de terre qui s'appelle "Le Chef", il y a une part occupée par des lévites. C'est au milieu de cette zone que se situe le Sanctuaire de Dieu. Les lévites constituent une classe à part. Elle avait pour responsabilité de s'occuper de tâches relatives au culte pur. Ils représentent tous ceux qui soutiennent le culte pur. On peut noter que tout ne se passe pas toujours aussi bien (Eze 45:9-12 et voir Jacq 4).
Le territoire appelé Le Chef, a en son centre le Temple spirituel. Il représente les premiers à servir Dieu dans son temple spirituel, avant l'union des deux bâtons dont fait mention Zach 11:7. Ils sont au centre du pays comme l'exprime si bien Eze 38:12. Sans faire partie du monde, ils sont au milieu de celui-ci, dans le sens où ils ne passent pas inaperçu. Les 12 tribus représentent le monde entier des humains (Mat 19:28).
Qu'est-ce que cela signifie?
Que la congrégation ointe, dans son ensemble, occupe une place prépondérante dans le culte de Dieu. Elle a la responsabilité de faire connaître ses lois et de veiller à ce que le culte soit pur. Elle est soutenue dans son activité par ceux qui sont appelés les lévites. Ils ont le privilège de soutenir et d'avoir en leur sein "le temple" de Dieu. Autrefois les lévites n’avaient pas accès au saint du Tabernacle, seulement à la cour des prêtres. Ils correspondent à ceux qui entrent dans la cour spirituelle mais ne sont pas « prêtres » spirituels. Voir le thème sur la prière, le chemin qui conduit au lieu saint. A eux, comme au « chef » il leur est donné des responsabilités, entre autre de prêcher la bonne nouvelle du royaume. Après eux, et dans un ordre définit par Dieu, ils entrent dans le Temple pour lui offrir un culte. Mais pour cela, il faut avoir été revivifié par les eaux spirituelles qui coulent en dehors du temple vers la Mer Morte (l'humanité pécheresse).
Si l’on comprend qu’Ézéchiel représente une classe de personne comme par exemple les douze apôtres du 1er siècle, classe qui a la responsabilité d’éclaircir les voies de Dieu (1Pi 5 :7-9, Mat 24 :45-47), l’homme vêtu de lin représente une ou plusieurs créatures spirituelles qui ont la responsabilité de placer un signe d’appartenance, une marque pour la survie. A cette époque, l’ange qui avait la responsabilité de veiller sur Israël, n’était entre autre que Michel, le Logos. Dans l’accomplissement prophétique, le personnage qui effectue cette humble tâche est Jésus-Christ glorifié qui séparera les brebis des chèvres. La classe ointe ayant la responsabilité du culte pur sur la Terre, c’est la réaction négative au culte pur et le non soutient qui fait que le Christ exercera son jugement (voir le thème sur le salut).
Le territoire appelé le Chef
Il faut voir la différence subtile entre une classe de personnes qui constitue «le chef» et le territoire appelé le Chef. La classe est constituée de tous ceux qui sont des "princes spirituels" (voir le sujet : qui sont les princes spirituels). Ils sont chargés de veiller à l’application des bons principes liés au culte pur.
Le territoire est cette «zone» d’influence spirituelle, de la même manière que les lévites ont le Temple au milieu de leur territoire. Pour eux, le culte est le centre de leur activité, pour les princes, soutenir les lévites et les prêtres dans leur activité est leur préoccupation principale.
Est-il exacte que le temple d’Ézéchiel, est une description du royaume de Dieu ?
Si l’on considère :
qu’à ce royaume sont associées des dispositions pour rendre à Dieu un culte pur,
que le Christ glorifié joue un rôle clé
qu’il lui a été confié la gestion de l’humanité
qu’il est revêtu de gloire
que l’humanité désireuse de servir YeHWaH va être guérie
que ceux qui sont « prêtres » spirituels :
doivent se purifier (Ézékiel 44:10-16 ; Malaki 3:1-5) sous peine d’être rejeté
doivent enseigner la différence entre chose sainte et chose profane (Ézékiel 44:23 ; Malaki 2:7).
On peut donc répondre : oui, la vision d’Ézéchiel est bien l’annonce du règne glorieux de Christ dans son royaume. Ce règne coïncide de près avec l’achèvement du « Temple spirituel ». Ce règne va coexister avec l’activité humaine mondiale, et alors que le monde des humains impies disparaîtra, celui des humains pécheurs mais qui sera l’objet de la faveur divine, sera amené à la perfection.