Puisque nous allons évoquer l’esprit saint de Dieu (appelé aussi le saint esprit), il est utile de définir au regard de la bible ce qu’il est réellement. Jésus-Christ, l’envoyé de Dieu, en parle comme d’un assistant. Cette expression sera plus tard reprise dans l’islam pour dire qu’il s’agit de Mohamed, ce qui n’est pas exact.

Revenons à notre explication : qu’est-ce donc que l’esprit saint ? S’agit-il de la troisième personne de la trinité, si chère à de nombreux chrétiens ? Les païens parlaient déjà de la trinité depuis des millénaires (voir Jésus est-il un des membres d'une trinité), et il a fallu attendre le deuxième siècle de notre ère pour voir quelques allusions apparaître. On ne peut donc considérer qu’une vision païenne de Dieu soit une vérité chrétienne.

Dieu est invisible à l’homme (Ex 33:20 ; Jn 1:18 ; 1Tm 1:17) ; il est vivant et il déploie une force sans pareille dans tout l’univers (2Co 3:3 ; Is 40:25-31). Christ Jésus déclara : “Dieu est un Esprit [Pneuma]”. De son côté, l’apôtre écrivit : “Or Dieu est l’Esprit” (Jn 4:24 ; 2Co 3:17,18). Le temple bâti sur Jésus, la pierre angulaire de fondement, est “un lieu où Dieu habite par l’esprit” (Ép 2:22). L’esprit de Dieu est donc ce qui le caractérise, son être. Étant donné que l’esprit de Dieu est nécessaire pour qu’il se produise une action, il est logique de conclure qu’il s’agit de la force qui le caractérise. Ainsi les prophètes agissaient sous l’influence de la force de Dieu, leur esprit était incliné comme le décrit l’apôtre Pierre : «Puisque la prophétie n’a pas été apportée par la volonté de l’homme, et que c’est portés par de l’esprit saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu» (II Pierre 1:15-21).

Note : Le grec pneuma (esprit) vient de pnéô, qui signifie “respirer ou souffler”, et on pense que l’hébreu rouah (esprit) vient d’une racine qui a le même sens.

Considérons la description d’un événement qui s’est déroulé à la pentecôte de l’an 33, dans une chambre haute. Il est environ 9 heures du matin, il s'est produit un grand bruit venant du ciel, "semblable à celui d’un violent coup de vent". Le récit des Écritures poursuit ainsi: "Des langues comme de feu devinrent visibles pour eux et se distribuèrent, et il s’en posa une sur chacun d’eux, et ils se remplirent tous d’esprit saint et commencèrent à parler en d’autres langues, comme l’esprit leur accordait de s’exprime" (Actes 2:1-4). Un peu plus tard, saint Pierre s’exprimera au sujet de cet événement pour expliquer la prophétie de Joël. Ici, se pose la première question : aurait-il pu expliquer la prophétie de Joël sans l’aide de la force de Dieu?

Avant de répondre à cette question, et puisqu’il y a une harmonie d’action de la part de Dieu pour tous les vrais prophètes, considérez le texte du livre de Daniel. «Il révèle les choses profondes et les choses cachées, connaissant ce qui est dans les ténèbres; et la lumière demeure avec lui. A toi, ô Dieu de mes ancêtres, je donne louange et éloge, car tu m'as donné sagesse et force. Et maintenant, tu m' as fait connaître ce que nous t'avons demandé, car tu nous as fait connaître la chose du roi»( Dn2:22-23).

Par conséquent, pour révéler une chose profonde et cachée telle qu’une prophétie, Daniel reconnaît l’action de la force de Dieu. Et si l’apôtre Pierre ne le fait pas devant son auditoire, c’est que c’est une chose évidente pour tous les juifs. Remarquez que Daniel, tout comme Pierre faisait partie de la vrai congrégation. Mais à partir de la pentecôte de l’an 33, la véritable Église était constituée de la congrégation chrétienne.

Poursuivons notre exposé.

En Égypte, Joseph, un fidèle serviteur de Dieu, reconnut toute l'importance de rechercher la direction divine alors qu'on lui demandait d'interpréter un rêve que Dieu avait donné au monarque égyptien. "Les interprétations n'appartiennent-elles pas à Dieu?" demanda-t-il. Après que Joseph lui eut donné la bonne interprétation, Pharaon se sentit poussé à dire: "Se trouvera-t-il un autre homme comme celui-ci, en qui soit l'esprit de Dieu?" S'adressant à Joseph, il ajouta: "Puisque Dieu t'a fait connaître tout cela, il n'y a personne qui soit aussi avisé et sage que toi" (Genèse 40:8; 41:38, 39). Ainsi, l’esprit de Dieu est nécessaire pour comprendre le sens de la prophétie. Car si Dieu le veut, il peut volontairement cacher le sens, et ne révéler que la partie qui est conforme à son dessein. C’est l’explication que nous pouvons déduire par les textes suivants :

«Toi, Daniel, garde secret ce message, ne révèle pas le contenu de ce livre avant le temps de la fin. Alors beaucoup de gens le consulteront et leur connaissance en sera augmentée. (...) Va en paix, Daniel, me répondit-il. Ce message doit rester soigneusement caché jusqu'au moment de la fin. Beaucoup de gens seront purifiés, blanchis, affinés par les épreuves. Les gens mauvais, incapables de comprendre, continueront de commettre leurs crimes. Mais les gens intelligents comprendront ce qui se passe» (Livre de Daniel chapitre 12, versets :4,9,10. BFC).

«Or, quand les sept tonnerres ont parlé, j'allais écrire, mais j'ai entendu du ciel une voix qui disait: Scelle les choses que les sept tonnerres ont prononcées, et ne les écris pas» (Rev 10:4).

«nous avons reçu, nous, non pas l'esprit du monde, mais l' esprit qui de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu a bien voulu nous donner» (1co2:12).

A la lecture du livre de Daniel nous comprenons que la révélation ou la compréhension de la prophétie serait cachée. Le sens ne serait révélé qu’au temps de la fin. Cette révélation serait progressive. La VRAIE connaissance (non pas la connaissance intellectuelle mais celle qui concerne la personne de Dieu, et de son dessein) deviendrait abondante mais elle n’est pas accordée directement au «groupe» des perspicaces comme l’exprime la préposition et. Elle vient de l’extérieur, mais les perspicaces le discerneront après s’être purifiés (verset 10). Jean (Rev 10:4) rapporte que tout n’est pas consigné, et Paul (1 Cor 2:12) exprime l’idée que Dieu révèle ce qu’il souhaite révéler à une époque donnée.

Une autre remarque digne d'intérêt est que l'esprit de Dieu est aussi «l'esprit de la vérité» (Jean 14:17). Ce qui est également un point clé car Dieu s’écarte des orgueilleux et ne leurs permet pas de discerner le sens de sa parole. C'est pourquoi un commentateur qui prétend avoir l’esprit de Dieu, doit faire preuve de modestie dans son interprétation. Celle-ci ne peut être que partielle, à moins que sur un aspect déterminant relatif au dessein divin, il soit nécessaire d’en comprendre l’ensemble. Le prophète Daniel, par exemple, comprenait seulement certains aspects. C'est un concept également vrai pour les créatures spirituelles comme nous l'avons déjà considéré. Ainsi, un commentateur ne peut pas critiquer, ou mépriser ceux qui ne seraient pas d’accord avec lui. 

Rappelons aussi que pour savourer la force de l'esprit de Dieu, en aucun cas, une compréhension des Écritures ne doit être un moyen d’exercer un certain pouvoir sur la congrégation chrétienne. C'est ce qui est arrivé dans le passé, par des «super-apôtres» comme le décrit si admirablement saint Paul, quand il déclare : «Est-ce que vous avez commencé à régner sans nous? Si seulement vous aviez commencé à régner, pour que nous aussi nous puissions régner avec vous! Nous sommes sots à cause de Christ, mais vous êtes avisés en Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts; vous avez une bonne réputation, mais nous sommes dans le déshonneur . (…) nous peinons en travaillant de nos propres mains» (1co4:8-11). Par justice, notre bon Père celeste retire son esprit saint et cela se voit!

N'oublions pas de mentionner qu'un commentaire ne doit jamais être en désaccord avec la Vérité révélée des Saintes Écritures, sinon vont apparaître de nombreuses interprétations contradictoires. Celles là même qui divisent aujourd'hui ceux qui professent le christianisme. N’obéissant pas à la direction de l'esprit saint en laissant à Dieu le soin d'interpréter lui-même sa Parole, de nombreux commentateurs se sont éloignés. Ce sont leurs propres conceptions qui les empêchent de discerner le sens des déclarations de l'Auteur de la Bible. En voici un exemples : quel est le châtiment du péché?

Pour ceux à qui on l'a enseigné, le châtiment du péché consiste en des tourments éternels infligés au pécheur dans le feu de l'enfer. S'ils lisent Révélation 20:10, qui parle de Satan "lancé dans le lac de feu et de soufre", ils interprètent ce verset pour accréditer leur thèse. Cette interprétation tranche sans aucun doute avec Ecclésiaste 9:5, qui déclare que les morts "ne se rendent compte de rien du tout", et avec Romains 6:23, qui établit que "le salaire que paie le péché, c'est la mort", et non des tourments. (Voir le thème sur l'âme).

 

En quoi l’esprit de Dieu est-il utile pour aborder le texte prophétique ? Au tout début de l’exposé il était expliqué que de nombreuses interprétations étaient possibles, mais combien sont conformes à l’esprit de son divin auteur ? Si vous possédez un puzzle, composé de très nombreuses pièces - disons 10000- et que vous ne possédiez pas l’image d’origine, n’y a t-il pas des risques d’erreurs? Il est donc nécessaire d’être guidé et ce que fait l’esprit de Dieu qui peut : 

  • stimuler l’esprit de l’homme, 

  • remémorer des textes bibliques, 

  • créer l’événement nécessaire à sa compréhension.

Est-ce chose nouvelle que le Créateur accorde son esprit envers ses serviteurs? Pas vraiment. On peut même dire que cela fait partie intégrante du christianisme. Comme on peut le constater grâce aux paroles de Jésus-Christ, dans l’évangile de saint Matthieu, il est des situations où l’action de l’esprit saint est évidente «car ceux qui parlent, ce n’est pas seulement vous, mais c’est l’esprit de votre Père qui parle par vous» (Mat 10 :19-20). En effet, C’est la clé indispensable pour acquérir l’intelligence de la prophétie, ou dénouer l’énigme. Considérez par exemple les paroles de Jésus-Christ : «je solliciterai le Père, et il vous donnera un autre assistant, pour être avec vous à jamais, l'esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu' il ne le voit ni ne le connaît. Vous, vous le connaissez, parce qu' il demeure avec vous et qu'il est en vous» (Jn14:16-17).

 

 

 

 

DIXIÈME CLÉ

 

L'esprit de Dieu