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Puisque nous avons vu que l’expression «inspiration» ne désigne pas une simple élévation de l’intellect et des sentiments à un degré supérieur de créativité ou de sensibilité (cette inspiration qu’on dit souvent animer les artistes ou les poètes), mais la production d’écrits ou de paroles qui sont infaillibles, revêtus de la même autorité que s’ils avaient été rédigés par Dieu lui-même. En 2 Timothée 3:16, l’apôtre Paul écrivit: «Toute Écriture est inspirée de Dieu.» Ici, l’expression «inspirée de Dieu» traduit le mot composé grec théopneustos, qui signifie littéralement «soufflée par Dieu».
YeHWaH employa diverses méthodes pour inspirer les prophètes: la communication verbale par l’intermédiaire d’anges (Ex 3:2-4; voir aussi Lc 1:11-17; Hé 1:1,2; 2:1,2), les visions qui imprimaient le message de Dieu dans la pensée consciente (Is 1:1; Hab 1:1), les rêves ou visions de nuit donnés au prophète pendant son sommeil (Dn 7:1), et les messages transmis pendant que la personne était en extase (Ac 10:10, 11; 22:17-21). Parfois, de la musique contribuait à rendre le prophète réceptif à la communication divine (1S 10:5; 2R 3:15). De même, la proclamation du message inspiré s’effectuait de diverses manières (Hé 1:1). En général, le prophète l’énonçait, tant dans des lieux publics que dans des régions peu peuplées (Jr 7:1, 2; 36:4-13; Mt 3:3). Ou bien il mettait en scène son message en se servant de symboles ou d’actes symboliques, comme lorsqu’Ézékiel figura le siège de Jérusalem avec une brique ou qu’Hoshéa épousa Gomer (Éz 4:1-3; Ho 1:2,3; voir aussi 1R 11:30-39; 2R 13:14-19; Jr 19:1,10,11).
Ainsi les rédacteurs de la Bible furent donc placés sous la «main» de Dieu, c’est-à-dire sous sa force qui les guidait et les dirigeait (2R 3:15, 16; Éz 3:14, 22). Cette «main», qui pouvait inciter ses serviteurs à parler ou à se taire selon le moment (Éz 3:4, 26, 27; 33:22), était aussi en mesure de les pousser à écrire ou de les retenir, les amenant à traiter certains sujets ou les empêchant d’en aborder d’autres. Ainsi, dans tous les cas, le résultat était conforme au désir de YeHWaH.
Dieu jugea bon de laisser les rédacteurs de la Bible exercer leurs facultés mentales dans le choix des termes et des expressions avec lesquels décrire leurs visions (Hab 2:2), tout en exerçant toujours sur eux une emprise et une direction suffisantes pour que le résultat soit non seulement exact et véridique, mais encore conforme à son dessein (Pr 30:5, 6). La déclaration d’Ecclésiaste 12:9, 10 montre que l’écrivain devait fournir un effort personnel, puisqu’il pesait, scrutait et mettait en ordre les idées afin de bien présenter «les paroles délicieuses et [...] écrire des paroles de vérité qui soient exactes» (Voir Lc 1:1-4).
Cela explique certainement pourquoi les styles d’écriture sont différents et pourquoi des expressions reflètent manifestement l’origine et le milieu de chaque rédacteur. Les aptitudes naturelles des écrivains constituèrent peut-être un facteur du fait que Dieu les choisit pour cette mission spéciale; peut-être aussi les prépara-t-il à accomplir cette tâche particulière.