Toutes les civilisations ont connu leurs prophètes ou faux prophètes. Par exemple, après la mort de Mohamed, le problème de la succession se posait. Certaines tribus, comme celles des Asad et des Ghatafan, se soulevèrent dans le centre et le sud de l’Arabie; elles trouvèrent un appui auprès des faux prophètes qui utilisèrent le mécontentement des tribus. Abou Bekr exigea l’obéissance entière, comme à Mahomet, et devaient payer la zakat. L’unité fut ramenée par la force des troupes. Six siècles plus tôt, Flavius Josèphe rapportait que bon nombre de prophètes se sont manifestés alors que Félix était gouverneur. «Des charlatans et des imposteurs, prétextant une inspiration divine, cherchaient à provoquer des changements révolutionnaires et persuadaient la foule de s’abandonner à la folie; ils emmenèrent les gens dans le désert en leur disant que là-bas Dieu leur ferait voir les signes de leur délivrance. Félix qui voyait là les germes d’une insurrection, envoya contre eux de la cavalerie et de l’infanterie lourde, et il en tua un grand nombre» (liv. II, chap. 13). Un de ces faux prophètes était, selon Josèphe, un Égyptien. Apparemment, le commandant romain qui arrêta l’apôtre Paul à Jérusalem, le prit pour ce faux prophète (Actes 21:37,38).

Puisque le mot grec prophêtês désigne un proclamateur, quelqu’un qui fait connaître des messages attribués à une origine divine (voir Tt 1:12), il est logique de se poser la question si un Dieu peu se tromper. Auquel cas, soit on n’a pas affaire à un Dieu, soit l’augure provient d’un faux prophète. A ce sujet, Jésus christ avait déclaré que durant un certain signe: «beaucoup de faux prophètes se lèveront et en égareront beaucoup» (Matthieu 24:11), et encore : «Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez» (Matthieu 7:15-16). Le pouvoir de persuasion d’un faux prophète est tel, que même quelqu’un de perspicace peut être abusé, comme le souligne si bien le prophète Daniel (12 :34). Malheureusement au fil des siècles, il est arrivé que certains nourrissent de faux espoirs sur la base de commentaires bibliques erronés. Quelques-uns ont commis l’erreur de perdre la foi ou de cesser de s’intéresser à la réalisation des desseins de Dieu. Ce qui conduit logiquement à se demander comment identifier les faux prophètes.

 

Comment identifier les faux prophètes ?

 

Étant donné qu’ils peuvent user d’une douceur feinte, il est difficile de les mettre à jour. Ardu, certes, mais pas impossible. Nous allons, si vous le voulez bien, considérer plusieurs aspects qui nous serviront de repères.

  1. Les déclarations de Moïse et de Jésus.

  2. L’apôtre Paul

  3. Les tentations de Jésus

 

Les déclarations de Moïse et de Jésus.

Afin de maintenir l’unité de la foi de la congrégation d’Israël, Moïse écrivit : «si tu dis dans ton cœur : Comment reconnaîtrons-nous la parole que (YaHWaH nom divin en langue arabe) n’a pas dite ? Quand le prophète parlera au nom de YaHWaH et que la parole n’arrivera pas ou ne se réalisera pas, c’est là la parole que YaHWaH n’a pas dite. Le prophète l’a dite par présomption. Tu ne devras pas avoir peur de lui» (Deutéronome 18:21-22). 

À l’intention des personnes désireuses de rester sur le chemin de la vie, Jésus ajouta: «Soyez sur vos gardes avec les faux prophètes qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces.» (Mat. 7:15). Par «faux prophètes», Jésus entendait les enseignants religieux de l’époque et ceux qui étaient à venir. Ils se présenteraient «en vêtements de brebis», c’est à dire en se parant hypocritement de douceur, d’humilité et d’autres qualités caractéristiques des brebis. Ils donneraient l’impression de faire partie du troupeau des adorateurs de Dieu (voir Psaumes 78:52; 80:1; 100:3). Au-dedans, cependant, ils seraient des «loups rapaces», cupides au possible et prêts à dépouiller les autres pour satisfaire leurs propres désirs (Eze 34:8 ). À propos des Pharisiens en tant que faux prophètes, Flavius Josèphe parle des Pharisiens qui possédaient le don de prédire les événements, mais qui l’utilisaient à des fins politiques (Ant. XVII 41-45). Il cite ailleurs un certain Pollion et son disciple Samaias qui prophétisaient (Ant. XIV 172-176; XV 3, 370). Les Pharisiens se considéraient, en tant que classe, comme les héritiers de la grande tradition prophétique. On pouvait donc dire de ces prétendus successeurs des prophètes que ‘s’ils ne sont pas prophètes, ils sont tout au moins fils des prophètes’. (Déclaration qu’on attribue à Hillel).

La situation de Jésus face aux pharisiens était comparable à celle de Micaïah, sous le règne d’Achab. Après que les faux prophètes eurent prédit à Achab une victoire militaire, Micaïah annonça qu’il subirait un désastre. Sédécias, un de ces faux prophètes, frappa Micaïah sur la joue et dit : «Comment au juste l’esprit de YaHWaH a-t-il passé d’avec moi pour parler avec toi ?» ( I Rois 22:20-38).

Les déclarations de saint Paul

L’apôtre Paul parle de surhommes, de supers apôtres, sans jeux de mots «des envoyés très spéciaux» (le mot apôtre signifiant : envoyé). Ils se déguisent en ange de lumière, produisent des œuvres, mais avec un but : dominer la congrégation chrétienne. Ils correspondent à cette définition du prophète Ézéchiel «des bergers qui se paissent eux-mêmes» (Eze 34:10 ; 2 Cor 11:5; 2 Cor 12:11; Rev 2 :2), et encore : des gens qui ont commencé à régner (1 Cor 4 :8). Par la torpeur ou par le rêve, ils produisent un effet psychologique qui paralyse la congrégation née de nouveau. Le diable, qui est un imitateur, essaie toujours, grâce à son pouvoir, d'accompagner l'opération véritable de l'esprit de Dieu d'une imitation religieuse et trompeuse, de son propre crû (II Thes. 2: 8-10). Dans la lettre aux Thessaloniciens que Paul adresse, on peut même lire que les trompeurs peuvent avoir des œuvres de puissances : «Or la présence de celui qui méprise la loi est selon l'opération de Satan, avec toutes les oeuvres de puissance, et avec des signes et des présages mensongers» (2 thes 2 :9).

Ceci établi, il est raisonnable de penser, que quelqu’un qui renie la vérité biblique et devient un faux prophète, peut prédire avec exactitude certains événements futurs au moyen de rêves ou de tous autres procédés (Zekaria 10:2 Jérémie 23:25; 29:8, 9). Pour confirmer cela, nous pouvons retenir l’avertissement de Moïse que nous lisons en Deutéronome chapitre 13, versets 2 à 6 : «Si quelque prophète ou faiseur de songes surgit au milieu de toi, s’il te propose un signe ou un prodige et qu’ensuite ce signe ou ce prodige annoncé arrive, (...) tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ni les songes de ce songeur. (...) C’est Yahvé votre Dieu que vous suivrez et c’est lui que vous craindrez, ce sont ses commandements que vous garderez (...). Ce prophète ou ce faiseur de songes devra mourir» (Bible de Jérusalem). Comme déjà exprimé, cela peut être la conséquence des manœuvres des forces spirituelles mauvaises. Depuis le début de l’histoire humaine jusqu’à nos jours, les forces démoniaques manipulent l’esprit des hommes qui leur sont soumis. Elles les inspirent de manière à ce qu’ils fassent des déclarations en harmonie avec leurs manœuvres démoniaques selon les ruses de Satan» (d'après Éphésiens 6:11. Nouveau Testament éd. Farel).

Le Diable et ses démons peuvent même manipuler des systèmes politiques entiers. Cela devint évident lorsque, le Diable a montré à Jésus tous les royaumes de la terre et dit: «Je te donnerai tous ces royaumes avec toute leur splendeur, car ils m’appartiennent et je peux les donner à qui je veux» (Luc 4:5, 6, Nouveau Testament éd. Farel).

Les tentations de Jésus

Le récit de Matthieu et de Luc, sont très riches d’enseignements. Remarquez que lorsque Jésus a été tenté sur la montagne, par trois fois c’est la notion de pouvoir qui est évoquée (le rappel de l'identité est davantage de la provocation. Vous remarquerez qu'il ne dit pas "le fils" de Dieu mais "fils" de Dieu). Premier cas : «Si tu es fils de Dieu, dis a ces pierres qu’elles deviennent des pains». En d’autres termes:

a) démontre que tu es fils de Dieu (identité) en utilisant ton pouvoir ou

b) si tu étais fils de Dieu, tu aurais le pouvoir de transformer des pierre en pain, cas plus probable.

Deuxième cas : «Si tu es fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: ' Il donnera à ses anges des ordres à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, pour que, de ton pied, tu ne heurtes jamais de pierre». Ce qui signifie, si tu es fils de Dieu, tu as autorité et tu peux utiliser ton pouvoir. Prends plaisir à utiliser ton pouvoir pour être servi (cela ne vous rappelle t-il rien ?).

Troisième cas : «Je te donnerai toutes ces choses (le pouvoir sur les nations) si tu te prosternes et accomplis devant moi un acte d'adoration». On ne peut pas être plus clair.

Quand on analyse ces épreuves, on est plus que surpris de constater à quel point Satan utilise son pouvoir, remet en cause le pouvoir, et propose aux autres d’avoir du pouvoir. L’homme imparfait étant attiré, il ne serait pas surprenant que des faux prophètes frayent avec le pouvoir ou constituent une administration qui forme une oligarchie ou une bureaucratie. Un commentateur politique disait sur France Inter, qu’une oligarchie est instable, et l’on voit rapidement apparaître un pouvoir distribué à la forme pyramidale, dont les membres fortifient la tête.

 

Comment identifier les vrais prophètes ?

 

Il a été longuement discuté sur le site des vrais prophètes. Rappelons les caractéristiques que les vrais prophètes de Dieu devaient remplir.

  1. Le véritable envoyé de YeHWaH (nom divin en hébreu) était, sans aucun doute, celui qui restait libre:

    1. à l’égard de l’attrait du pouvoir, 

    2. du poids des habitudes (la coutume n’a pas autorité sur la Loi),

    3. de la pression de l’opinion publique pour n’obéir qu’au vrai Dieu.

  2. Il avait le souci manifeste de la défense du droit canonique en Israël, ce qui dénote son attachement à la justice et la miséricorde divine.

  3. Il possédait une réserve certaine à l’égard des pratiques religieuses de ses contemporains.

  4. Il devait parler au nom de Dieu, non pas les noms comme l'Éternel, Le Tout Puissant, etc. mais bien YHWH (les prophètes connaissaient le nom hébreu de Dieu). 

  5. Ce qu’il prédisait devait se réaliser. Malgré que cela puisse aussi arriver, dans le cas de faux prophètes, soit par coïncidence, soit à la suite de manœuvres démoniaques, mais:

  6. Les prophéties devaient être en harmonie avec la Parole révélée de Dieu et avec ses commandements mis par écrit des origines jusqu’à leur époque (Deut. 13:1-4; 18:20-22). Par exemple, Nostradamus et d’autres ne remplissent pas cette troisième condition. Le fait qu’ils se mêlent de magie, d’occultisme et d’astrologie les trahit, car aucun prophète de la Bible n’encourage l’utilisation de l’astrologie pour communiquer avec Dieu. Le prophète Moïse s’éleva en termes clairs et non ambigus contre les prophètes semblables à Nostradamus. Sous l’inspiration divine, il dit: «On ne devra trouver chez toi (...) personne qui emploie la divination, ni magicien, ni personne qui cherche des présages, ni sorcier, (...) ni individu faisant métier de prédire les événements. (...) Car quiconque fait ces choses est quelque chose de détestable pour YaHWaH» (Deut. 18:10-12).

 

Conclusion

Nous avons vu que le grec prophêtês désigne un proclamateur, quelqu'un qui fait connaître des messages attribués à une origine divine (voir Tt 1:12), voire fait connaître la pensée de Dieu sur une question.

Étant donné les désordres psychologiques, affectifs, sans parler de choses plus graves comme les événements liés au Temple solaire, il est très important d’être prudent quand on considère une déclaration soi-disant divine. Combien de vies brisées à cause de voyants malfaisants, combien de morts sur les champs de batailles que des chefs politiques prévisionnistes (ou soi-disant inspirés) ont envoyés, combien de fausses espérances, combien de faux espoirs? Et tout cela pour du néant, de la chimère !

Il faut également être circonspect quand une personne, une institution ou une organisation, condamne ou critique les déclarations d’un autre croyant. Si celle-ci le fait, elle se place en vrai proclamateur des déclarations divines (comme si elle était inspirée). Par conséquent, elle devient censeur de ceux qui lui sont hostiles ou opposés (dans le passé, il y a eu de nombreux croyants qui ont été excommuniés - voire chauffés à l’excès - sur un bûcher).

A qui le Dieu Souverain pourrait-il accorder le discernement des choses profondes? N'est-ce pas à ceux qui se conduisent en authentiques disciples du Christ? Jésus a souligné que c’est à leurs fruits (fruits spirituels bien entendu) que nous pourrions reconnaître les vrais chrétiens. L’auteur invite chacun à lire la lettre de Paul aux Galates, chapitre 5, versets 22 et 23, ainsi que la lettre du disciple Jacques, chapitre 3, versets 17 et 18, et constater par lui-même. Ainsi, ce n'est ni l'usage du nom divin, ni l'utilisation des Saintes Écritures, qui détermine qui est approuvé par Christ, mais les oeuvres en harmonie avec la volonté divine.

Puisque le Christ a dit que l'on reconnaîtrez ceux qui sont ses disciples (par conséquent ceux qui ont son approbation) à l'amour qu'ils auraient entre eux, que le lecteur exerce son discernement et observe autour de lui. S'il trouve des personnes attachées à suivre les traces du Christ et qui manifestent un amour "agâpé" sincère et désintéressé (prêts à se dévouer pour les autres tout comme Jésus), alors ils doit pouvoir avancer sans crainte. Cela lui permettra d'échapper à ceux qui se disent chrétiens mais ne le sont pas, parce qu'ils aiment dominer sur la congrégation (1 Jean 2:19; Mat 7:21; 1 Cor 4 :8).

 

 


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